"La République est un bloc", a dit Emmanuel Macron au Mémorial de la Shoah, à Paris, où il s'est rendu mardi en fin de journée en compagnie des présidents des deux chambres du Parlement, pour se recueillir et déposer une gerbe.
Le président interpellé par une jeune fille juive. Cet hommage a eu lieu au même moment qu'un rassemblement, place de la République, à Paris, de plusieurs milliers de personnes contre l'antisémitisme, où devait se rendre le Premier ministre, Édouard Philippe, ainsi que de nombreuses personnalités politiques. Le président de la République, accompagné de son épouse Brigitte, est arrivé peu avant 19 heures au Mémorial où il a été accueilli par Gérard Larcher et Richard Ferrand. "L'important, c'est que la République se greffe sur tout ça", a notamment glissé le président du Sénat au chef de l'État, alors qu'Emmanuel Macron a été interpellé lors de son arrivée par une jeune fille : "Je suis juive, Française, je veux vous parler", a-t-elle crié.
Entouré de plusieurs représentants du culte. Emmanuel Macron, Gérard Larcher et Richard Ferrand se sont rendus dans la crypte du Mémorial où ils ont déposé une gerbe avant de se recueillir une minute. Ils étaient notamment entourés de Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme, Mario Stasi, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, et de différents représentants des cultes, dont Joël Mergui (Consistoire central israélite de France), Francis Kalifat (président du CRIF), Anouar Kbibech (Conseil français du culte musulman), Dalil Boubakeur (Recteur de la grande mosquée de Paris) ou Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la conférence des évêques de France.
Le message de Larcher à "nos compatriotes juifs". À l'issue de la visite, Gérard Larcher a voulu lancer un message à l'adresse de "nos compatriotes juifs" : "La France est leur pays et la France a besoin d'eux, comme nous avons besoin d'autres composantes dans notre pays". Son homologue de l'Assemblée a pour sa part indiqué vouloir "faire la démonstration de l'union de la représentation nationale dans toutes ses composantes, institutionnelles et politiques, pour à la fois témoigner de la mémoire, attirer l'attention sur ces dangers qui nous guettent, ces agressions insupportables dont sont victimes des compatriotes juifs".
Macron veut "frapper les consciences". C'est le premier déplacement d'Emmanuel Macron au Mémorial de la Shoah depuis le début de son quinquennat. Candidat, il s'y était rendu entre les deux tours de la présidentielle. Dans l'après-midi, il s'était recueilli dans le cimetière juif de Quatzenheim, dans le Bas-Rhin, où une centaine de tombes ont été profanées. Face à l'augmentation des actes antisémites en France, l'ensemble des autorités appellent à la mobilisation et à manifester un peu partout en France. Emmanuel Macron, déplorant un "échec" français dans la lutte contre l'antisémitisme, a dit vouloir "frapper les consciences".