Des féministes ont appelé jeudi à un rassemblement devant le Zénith de Paris le 7 juin, avant le concert de Bertrand Cantat, dont chaque retour sur scène se heurte à de vives protestations.
"Tant que Bertrand Cantat n'exprime pas publiquement des regrets, c'est pour nous d'une indécence insupportable de voir sa photo à la Une des Inrockuptibles, de lire son nom au fronton d'une salle de spectacles", indique dans un communiqué le réseau Encore féministes !, appelant à participer au rassemblement organisé par l'association Osez le féminisme devant la salle de concert parisienne à 19h.
L'ex-leader de Noir désir a été condamné à huit ans de prison pour le meurtre en 2003 à Vilnius, en Lituanie, de sa compagne, l'actrice Marie Trintignant. Transféré en France, il a été libéré en 2007 après avoir purgé plus de la moitié de sa peine. Le chanteur de 54 ans a progressivement repris son activité publique à partir de 2010 au sein du groupe Détroit, avant de revenir dans la lumière sous son nom en décembre, avec Amor Fati.
Tournée d'été annulée ainsi que deux concerts à l'Olympia. Début mai, après un appel au rassemblement similaire devant l'Olympia, la mythique salle parisienne avaient annulé ses deux concerts prévus les 29 et 30 mai invoquant "des risques sérieux de troubles à l'ordre public". Face à la colère des défenseurs des droits des femmes, Bertrand Cantat avait déjà lui-même renoncé aux festivals d'été et vu d'autres de ses concerts annulés par des municipalités.
"Il ne peut pas reprendre sa carrière". Pour Encore féministes !, "certes, Bertrand Cantat a purgé sa peine" mais il ne peut "reprendre sa carrière, redevenir une vedette comme si de rien n'était. C'est faire preuve d'un mépris cynique envers les proches de Marie Trintignant et aussi envers les victimes de la violence conjugale masculine". Chaque année, à l'occasion de l'anniversaire de la mort de l'actrice, ce réseau organise un rassemblement près de sa tombe au Père-Lachaise. Cette année, il aura lieu le dimanche 29 juillet à 16h, a-t-il annoncé.
"Le mec a purgé sa peine" : dans Paris Match, Bernard Lavilliers défend Bertrand Cantat
"Quitte à choquer les gens, je crois à la rédemption", a expliqué Bernard Lavilliers à Paris Match, estimant que Bertrand Cantat avait droit à "une seconde chance". L'artiste ajoute qu'il ne comprend pas "cette cabale" contre l'ex-leader de Noir Désir dont chaque nouveau concerts se heurte à de vives protestations. "Le mec a purgé sa peine. Pourquoi n'aurait-il pas droit à une seconde chance ? La violence c'est la défaite de l'intelligence", lâche Bernard Lavilliers.