Un changement radical. À 42 ans, Stéphanie a quitté sa carrière de cadre dans le marketing, où elle a travaillé pendant 18 ans, pour tenter de réaliser son rêve : devenir professeur des écoles. Comme elle, environ 20% des candidats au concours d’instituteur sont d’anciens salariés du secteur privé en reconversion. Cette mère de trois enfants raconte sur Europe 1 cette nouvelle aventure, entre joie, motivation et appréhension.
"Je crois que le métier de professeur des écoles est encore le plus beau du monde. J’ai passé 18 ans dans le privé, j’étais cadre. La crise de la quarantaine aidant, j’ai voulu vivre mon rêve. Comme c’est ma deuxième carrière, je n’ai pas de pression. J’ai envie de vivre mon rêve mais si ce n’est pas ça, ce sera autre chose. Mais au moins, je l’aurais vécu.
Une reconversion envisagée depuis longtemps
Quand j’étais au bureau, je pensais très souvent à ma reconversion. Je me rappelle très bien la première fois que j’y ai pensée, il y a 15 ans. Je me suis dit que la vie est dehors, et pas derrière les vitres. J’avais envie de vivre quelque chose d’utile, de transmettre, de parler d’histoire, de géographie et de maths, et non pas de marketing. On peut encore, aujourd’hui, changer la vie d’un enfant. Un ou deux instituteurs ont marqué mon enfance, ils m’ont inspirée. Peut-être que je pourrais en inspirer un ou deux, sur les 20 ans qui me restent.
Une mère de trois enfants qui connaît le rôle de parents d’élèves
Je sais que ce ne sera pas parfait. On m’a beaucoup parlé des relations difficiles avec la hiérarchie, du manque de soutien entre collègues ou des tensions avec les parents d’élèves. Je pense que j’ai la maturité suffisante, je ne suis pas étudiante, je n’ai pas 22 ans. J’ai vécu le rôle de parents d’élèves, avec mes trois enfants qui sont en cycle 2 (CP-CE1-CE2) et en cycle 3 (CM1-CM2-6e). Je pense que ça va m’aider, comme les compétences que j’ai acquises dans mon ancien métier. Puis si par la suite, je bifurque vers le rôle de directeur d’établissement, mes compétences de management et de gestion pourront me servir.
De la difficulté (ou pas) de passer des concours
Je sais que le chemin sera difficile, mais ce que j’ai vécu avant n’était pas évident non plus. J’ai passé 18 ans à travailler dur, à travailler tard, à avoir des objectifs ou à résister à la pression. Est-ce que c’est pire ? Pour l’instant je pense que non. J’ai passé un concours blanc il y a un mois, j’ai gratté huit copies doubles, en deux fois quatre heures. J’avais l’impression d’être au baccalauréat, comme si c’était hier. Pythagore et Thalès, ça ne s’oublie pas !"