Malgré l’effondrement du tourisme mondial et de l'activité aérienne, les émissions de CO2 sont redevenues aussi massives qu’en 2019. Avec la crise sanitaire, elles avaient connue l'année dernière leur plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale : on mesurait alors 2 milliards de tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère par rapport à l'année précédente. La pandémie n'est pas derrière nous, mais les émissions sont quand même fortement reparties à la hausse, jusqu'à dépasser leur niveau d'avant-crise dans certains pays.
La première explication se trouve du côté de la Chine. Le pays a passé deux mois et demi à l'arrêt, mais quand l’activité y a repris, les usines et les centrales à charbon sont reparties à vitesse grand V pour relancer l’économie. Les Chinois ont aussi recommencé à se déplacer massivement. Résultat : quelques jours seulement après son déconfinement, la Chine a battu des propres records d’émission de CO2.
L'Inde a dépassé la Chine sur le mois d'octobre
Un scénario qui n'étonne pas Clément Sénéchal, chargé des questions climatiques à Greenpeace France. "On a désindustrialisé en Europe et exporté nos émissions de gaz à effet de serre en Chine, qui est donc soumise à des contraintes énergétiques importantes pour répondre à la demande mondiale, notamment en produits numériques." La consommation d’énergie grimpe aussi dans d’autres Etats pollueurs, comme l’Inde, qui a dépassé les Chinois sur le mois d’octobre.
L'arrêt du tourisme et la chute drastique du nombre d'avions dans le ciel aurait pu laisser penser que la baisse des émissions de CO2 allait se poursuivre quelques mois encore. Mais les vols de passagers ne représentent que 3% des émissions de CO2 dans le monde. La plus grande partie d'entre elles viennent en fait de notre quotidien : la voiture, le chauffage et les usines, qui fabriquent les produits que l’on consomme. Pour certains experts, on passe pendant cette pandémie à côté d’une belle opportunité, celle de se tourner vers des modèles économiques plus verts.