Armistice, commémorations et jour férié : ce qui se cache derrière le 8-Mai

tombe du soldat inconnu 2017 crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP - 1280
Le président de la République ravive la flamme de la tombe du Soldat inconnu tous les 8 mai (image d'archives). © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
Marthe Ronteix
Le 8 mai est un jour férié consacré aux commémorations de l'armistice de 1945 qui acte la fin de la guerre. Mais connaissez-vous l'histoire de cette date ?

La série des jours fériés du mois de mai se poursuit avec le 8. Après la fête du travail le 1er, on fête mardi le 73ème anniversaire de l'armistice de la Seconde Guerre mondiale. De nombreuses cérémonies de commémoration sont organisées dans toute la France. Pourtant ces célébrations n'ont pas toujours été une évidence. Que se cache-t-il derrière ce jour férié ? Europe 1 rappelle trois choses que vous ne savez peut-être pas.

Que commémore-t-on le 8 mai ?

Tous les 8 mai, on commémore la fin des combats armés lors de la Seconde Guerre mondiale, le 8 mai 1945. Il fait suite à la première capitulation allemande signée à Reims, quartier général des forces alliées, dans la nuit du 6 au 7 mai sous la houlette du général Eisenhower.

Le lendemain, cet acte de capitulation est ratifié par le commandant suprême de l'armée de Staline, Gueorgui Joukov, et le commandant suprême des forces armées allemandes, Wilhelm Keitel, à Karlshost, près de Berlin. La fin de la Seconde Guerre mondiale est donc signée le 8 mai à 23h01 (et 1h01 en Russie) et marque la fin de la guerre en Europe. Les combats se poursuivront encore quatre mois sur le front pacifique.

 

Et pourquoi certains calendrier mentionnent "victoire" et non "armistice ? Car un armistice met fin à un conflit armé mais pas à l'état de guerre. Or en mai 1945, c'est une reddition pure et simple de l'Allemagne qui a été signée et non un seul cessez-le-feu. On parle donc plutôt de "Victoire de 1945".

Un jour férié qui ne l'a pas toujours été

Les 8 et 9 mai 1945 ont été déclarés fériés pour fêter la victoire des Alliés et la défaite allemande. Dès le 7 mai 1946, une loi prévoit la commémoration de cette victoire tous les 8 mai de chaque année. Mais il a fallu attendre 1953 pour que cette date soit officiellement déclarée jour férié. À cette époque, la journée n'était d'ailleurs pas chômée.

En 1959, le Général de Gaulle lui-même supprime cette commémoration pour réduire le nombre de jours fériés du calendrier. "Aux yeux du général, l’Appel du 18 juin et le 25 août 1944, jour de la libération de Paris, comptaient davantage", rapporte l'historien André Kaspi auprès du Parisien. La fin de la Seconde Guerre mondiale est alors célébrée tous les deuxièmes dimanches de mai jusqu'en 1968 où le 8 mai est de nouveau déclaré férié.

Mais cette date est une nouvelle fois suspendue en 1975 par le président Valéry Giscard d'Estaing dans un souci de réconciliation franco-allemande. La victoire des alliées est alors fêtée le 11 novembre, en même temps que l'armistice de la Première Guerre mondiale. Des associations d'anciens combattants s'insurgent. Finalement en 1981, François Mitterrand redonne au 8 mai son caractère férié et chômé.

Quelles sont les commémorations ce jour-là ?

Plusieurs cérémonies officielles sont menées tous les ans depuis 1981 en présence du président de la République. Il se rend place Clémenceau à Paris pour déposer une gerbe de fleurs au pied de la statue du Général de Gaulle avant de remonter l'avenue des Champs-Élysées, entouré de la Garde républicaine.

Arrivé sur la place de l'Étoile, le chef de l'État passe les troupes en revue puis dépose une nouvelle gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu et y ravive la flamme. Des cérémonies d'hommage ont également lieu dans de nombreuses communes.

 

Un jour plusieurs fois symbolique

Le 8 mai est également la date de la fête de Jeanne d'Arc. C'est le 8 mai 1429 que l'armée menée par la Pucelle a repris la ville d'Orléans aux Anglais. Chaque année, des fêtes en l'honneur de cette libération sont organisées dans la ville d'Orléans. Cette année, le Premier ministre Edouard Philippe s'y est d'ailleurs rendu, à l'invitation du maire pour montrer que "Jeanne d'Arc ne doit pas être accaparée par les droites extrêmes", a expliqué un conseiller à Europe 1, faisant ainsi référence à l'hommage traditionnel rendu par les membres du Front national à Jeanne d'Arc, le 1er mai.