L'Institut Pasteur a renoncé mardi à son principal projet de vaccin contre le Covid-19. Celui-ci était développé en collaboration avec le laboratoire américain Merck, sur le modèle du vaccin contre la rougeole. Pour le centre de recherche français, l'efficacité insuffisante des premiers tests de son vaccin principal, qui a conduit à sa fin, est un coup dur. Mais ses chercheurs ne se disent pas abattus. "Il faut aussi se dire que de cet échec, on pourra apprendre pour développer des vaccins dans le futur", estime Christophe d'Enfert, directeur scientifique de l'Institut Pasteur, lundi sur Europe 1. "Sur cet échec, nous allons certainement rebondir."
"C'est la loi du développement vaccinal"
"C'est une déception, mais en même temps, c'est la loi du développement vaccinal. On parle souvent de partir de 100 candidats pour arriver à un succès", relativise Christophe d'Enfert. Pour lui, cet échec devrait permettre à l'Institut et à ses équipes de savoir "comment mieux utiliser la plateforme rougeole pour le développement de vaccins contre d'autres maladies infectieuses".
Par ailleurs, l'échec n'est pas total pour le centre de recherche qui travaille encore sur deux autres projets de vaccin. "Un premier est basé sur l'utilisation d'un autre vecteur viral qui est un virus de la famille du VIH", rappelle le directeur scientifique de la fondation. "Les résultats pré-cliniques montrent que ce vaccin est très efficace, en particulier lorsqu'il est administré par l'utilisation d'un spray nasal."
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Le deuxième projet concerne un vaccin à ADN. "Là aussi", les "résultats pré-cliniques" sont "intéressants", assure Christophe d'Enfert. "Je pense que la recherche nous apprend à rebondir toujours et toujours", conclut-il un brin philosophe.