Un an et demi après l'assassinat du couple de policiers, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, à leur domicile de Magnanville dans les Yvelines, les enquêteurs approfondissent la piste d'un deuxième homme sur les lieux du crime. Alors que l'assassin Larossi Abballa a été abattu lors de l'assaut du Raid, Lamine Aberouz, lui, aurait aussi participé à l'action mais aurait fui avant l'arrivée des forces de l'ordre, rapporte Le Parisien lundi.
Un second ADN retrouvé sur place. Lamine Aberouz, 24 ans, ami de Larossi Abballa, a été mis en examen le 11 décembre dernier pour "complicité d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "complicité de séquestration sans libération volontaire d'un mineur de moins de 15 ans", en l'occurrence l'enfant du couple alors âgé de trois ans et demi et présent lors de l'attaque. Les enquêteurs ont en effet découvert son ADN dans la maison des policiers, plus précisément "sur le repose poignet droit de l'ordinateur", rapporte Le Parisien. Lamine Aberouz a nié, lors de sa garde à vue, avoir été présent sur les lieux, prétendant que c'est Larossi Abballa qui avait amené son ADN avec lui.
"Référent religieux" de Abballa. D'autres éléments accablent aussi Lamine Aberouz, un radicalisé qui était déjà connu des services de police avant l'attaque de Magnanville. Selon les enquêteurs, il aurait été "le référent religieux" de Larossi Abballa et l'aurait aidé à concevoir ses revendications. A son domicile en effet ont été retrouvés des documents présentant des ressemblances avec la vidéo postée par Abballa sur les réseaux sociaux et la lettre laissée derrière lui après son double meurtre. Auraient-ils aussi préparé leur attentat ensemble ? Le 18 mai 2016 en tout cas, soit un petit mois avant l'attaque, leurs téléphones portables respectifs ont "accroché" un relais téléphonique à Magnanville, à quelques centaines de mètres seulement de la maison de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider.
Pour l'enfant, il y avait "deux méchants". Le scénario privilégié par les enquêteurs est donc le suivant : le 13 juin 2016, Larossi Abballa et Lamine Aberouz se seraient présentés tous les deux au domicile des policiers. Mais Lamine Aberouz, lui, se serait éclipsé avant l'assaut du Raid. Selon le fils du couple en tout cas, le meurtrier n'était pas seul. Dans les exercices qu'il effectue avec une psychologue pour atténuer son traumatisme, il décrit "deux méchants" et "deux gentils" puis la mort d'un des deux "méchants". Ce qui vient renforcer la piste de deux agresseurs.