Trois semaines après l'attentat terroriste contre Samuel Paty, cet assassinat continue de susciter des remous et des condamnations. Dans les établissements scolaires, 400 incidents ont perturbé la minute de silence dont une dizaine fait l'objet d'une enquête pénale selon Jean-Michel Blanquer. Mais au-delà de l'école, des affaires d'apologie du terrorisme sont signalées un peu partout notamment chez les jeunes gens et font l'objet d'une attention toute particulière des autorités.
Plusieurs affaires le même jour
A Versailles par exemple, deux affaires ont eu lieu le même jour. Un livreur algérien en situation irrégulière a posté un message en arabe sur une page Facebook, dans lequel il glorifiait l'assassin de Samuel Paty. Son texte a été supprimé le lendemain mais l'auteur a été arrêté par les gendarmes de la section de recherches de Versailles commandée par le colonel Andreu.
Comme il l'explique, "nous avons un groupe de cybergendarmes. Ils sont allé assez vite pour identifier la personne. Il a été placé en garde à vue et une comparution immédiate a eu lieu". Au terme de celle-ci, l'individu a été condamné à six mois ferme avec mandat de dépôt. Il devrait être expulsé à sa sortie de prison.
Le même jour, un jeune homme de 18 ans, élève en classe préparatoire à Versailles, a été mis en examen pour apologie du terrorisme et menaces de mort. Il avait annoncé vouloir s'en prendre à l'un de ses profs qui a été mis à l'abri. Interpellé dans son lycée, l'étudiant a finalement été laissé libre sous strict contrôle judiciaire alors que le juge d'instruction voulait le mettre en détention provisoire.
"Aucun incident ne reste sans suite"
Lundi, déjà, l'Education nationale a recensé 400 violations "dans des formes parfois légères, parfois lourdes", lors de la minute de silence organisée lundi en hommage au professeur assassiné Samuel Paty. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer sur RTL, vendredi. "Bien entendu, chacune de ces violations est suivie de poursuites disciplinaires. Parfois même, il y a eu des poursuites pénales", dans une dizaine de cas environ, "dont certaines pour apologie du terrorisme", a précisé le ministre.
"Aucun incident ne reste sans suite", a-t-il assuré, sans pour autant privilégier l'exclusion des élèves. "L'exclusion, ce n'est jamais une grande réussite en soi, ce qui est plutôt intéressant, c'est de parler avec les familles, de comprendre ce qui se passe et d'aller voir plus loin avec les administrations sociales et la police et la justice quand il y a lieu", a-t-il estimé. Il a rappelé que dans le meurtre du professeur "c'est le milieu familial qui a été terrible".