18 novembre, quatre heures du matin. Mohamed, un Égyptien de 27 ans, est surpris par un bruit. L'homme habite dans l'immeuble voisin de celui où étaient retranchés les terroristes des attentats du 13 novembre. Le bruit qu'il entend alors, c'est l'assaut du Raid à Saint-Denis. Quand il se rapproche d'une fenêtre pour comprendre ce qui se passe, une balle lui traverse le bras. Six heures après l'assaut, c'est son appartement qui est évacué. Aujourd'hui, il explique avoir tout perdu ce jour là, papiers d'identité compris. Il est donc menacé d'expulsion.
Opéré deux fois. Désespéré, il raconte ce qui s'est passé pour lui cinq jours après les attentats : "Les policiers sont rentrés avec leur arme pointée sur moi. Ils m'ont jeté sur le canapé, déshabillé et frappé plusieurs fois." Les autres voisins selon ses dires sont évacués sans menottes peu après l'assaut. Lui est "resté coincé dans son appartement pendant six heures à attendre. Je suis dégoûté, je ne méritais pas ça." A l'hôpital, les médecins l'opèrent à deux reprises, l'os de son bras est sectionné au point que six broches en métal le maintiennent.
Rencontre avec Juliette Méadel. Ce peintre en bâtiment de métier est désormais dans l'impasse, sans travail, ni appartement ni papiers. Des papiers sans lesquels il ne peut pas demander de titre de séjour en préfecture, indique son avocate qui a essayé d'intervenir auprès du président de la République et du ministre de l’Intérieur. Sans résultat. Le souhait de cette victime collatérale désormais ? Obtenir un titre de séjour provisoire en recours exceptionnel et des indemnités pour "souffler". L'homme doit rencontrer la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, avant la fin mars.