En France, la vaccination contre le Covid-19 avec le vaccin d'AstraZeneca devrait théoriquement pouvoir reprendre. L'Agence européenne du médicament a estimé jeudi après-midi que le vaccin d'AstraZeneca était "sûr et efficace". Un avis qui intervient alors qu'une quinzaine de pays, dont la France et plusieurs Etats européens, ont suspendu l'administration de ce sérum suite à des difficultés de coagulation ou à l'apparition de caillots chez des individus qui avaient reçu une injection du produit.
Le régulateur européen "a conclu que le vaccin n'était pas associé à une augmentation du risque global d'événements thromboemboliques ou de caillots sanguins", selon des déclarations de sa directrice Emer Cooke. Mais ces quelques jours de flottement pourraient jeter une ombre sur un produit dont l'efficacité avait également été remise en cause, d'autant que la population française se montre plus réservée sur le sujet de la vaccination que ses voisins européens.
Rassurer la population
"Il va falloir faire preuve de pédagogie pour pouvoir expliquer à la population des notions qui, d'habitude, étaient réservées au monde scientifique", estime auprès d'Europe 1 Benoît Elleboode le directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine. "Il faudra expliquer qu'on n'a pas arrêté ce vaccin parce qu'il y a un risque, mais qu'on l'a arrêté parce qu'on voulait savoir s'il y avait un risque", nuance-t-il.
"En France, nous avons fait beaucoup de vaccins AstraZeneca, dans le reste du monde aussi. S'il y avait vraiment un risque, on le saurait. Là, il faut juste analyser les cas concernés par des thromboses et des problèmes de coagulation, montrer que ce qui s'est passé n'a rien à voir avec le vaccin mais concerne les taux de prévalence qui sont ceux de la population générale", argue Benoît Elleboode. En France, et avant sa suspension, la vaccination avec AstraZeneca était ouverte aux personnes âgées de 50 à 75 ans, présentant des comorbidités.
Le rapport bénéfice/risque
"Je pense que tout cela va s'aplatir avec le temps", ajoute Benoît Elleboode, notamment face à l'urgence de la situation sanitaire. "On voit des gens de plus en plus jeunes en réanimation. À ceux qui disent avoir peur des effets secondaires de ce vaccin, je leur dis d'avoir peur de l'effet secondaire du Covid, qui n'est pas rare, et qui est la mort !", conclut le directeur de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.