"Nous sommes debout" : plus de 5.000 personnes, selon la préfecture, se sont réunies dimanche à Arras, dans le Pas-de-Calais, en mémoire de Dominique Bernard, le professeur de français poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé, un attentat islamiste après lequel le gouvernement s'efforce d'afficher sa "fermeté". Rendez-vous avait été donné sur la place centrale de la ville, non loin de la cité scolaire Gambetta, théâtre de l'attaque, survenue dans un contexte marqué par les craintes d'importation en France du conflit au Proche-Orient, après l'attaque du Hamas contre Israël.
La sirène de la ville a d'abord retenti à plusieurs reprises sur la place, noire de monde, dans un silence de plomb, avant des prises de parole. "Arras est à l'épreuve, mais Arras est debout, vous êtes debout, nous sommes debout", a lancé le maire divers centre, Frédéric Leturque, aux participants, dont certains avaient les larmes aux yeux.
"Je ne pouvais pas rester chez moi"
Sur la place des Héros, où s'est déroulé le rassemblement, le silence très pesant témoignait de l'émotion que ressentent encore les Arrageois deux jours après l'attaque. Arrivée parmi les premières, Cécilia n'a pas pu retenir ses larmes. Roses blanches à la main, elle a toujours du mal à se remettre de l'attentat. "Je n'étais pas sur les lieux pendant que ça s'est passé, mais j'habite à deux pas et depuis ce jour, je ne fais que pleurer", témoigne la jeune femme au micro d'Europe 1. "Je ne vais pas bien et il fallait que je sois là pour leur rendre hommage et soutenir les familles. Je ne pouvais pas rester chez moi, ce n'est pas possible."
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Comme elle, beaucoup de gens continuent de déposer des fleurs devant le beffroi d'Arras. Cette mère de famille a opté pour des roses rouges, une manière de remercier Dominique Bernard pour sa bravoure. "On a un fils qui a été confiné vendredi, donc on a vécu une journée très angoissante", explique-t-elle. "C'est surtout pour témoigner de notre soutien et notre connaissance au personnel enseignant et au personnel de l'Éducation nationale qui a su protéger nos enfants. C'est un geste qui nous a beaucoup touché."
À la fin du rassemblement, beaucoup de gens sont restés pour discuter, se prendre dans les bras et surtout, comme l'a dit un élève, "montrer aux terroristes qu'ils ne gagneront jamais".