Le travail doit reprendre vendredi matin à la Préfecture de police de Paris, alors que de nombreuses questions demeurent au lendemain de l'attaque qui a frappé le centre névralgique des forces de sécurité. Un adjoint administratif, employé depuis 2003 et sans histoire, y a poignardé à mort quatre de ses collègues.
L'assaillant s'était converti à l'islam il y a 18 mois, mais rien ne permet de déterminer pour le moment s'il s'agit d'un coup de folie, d'un règlement de compte personnel ou d'un acte terroriste mûrement réfléchi. Europe 1 est désormais en mesure de revenir sur le déroulement des faits.
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Un couteau en céramique
L’attaque a commencé jeudi après-midi, au premier étage de la Préfecture de police, dans les locaux de la DRPP, la direction du renseignement parisien. Ce policier de 45 ans, dévolu à la maintenance informatique dans ce service, a soudain sorti un couteau en céramique, avec lequel il a d’abord tué trois autres fonctionnaires dans des bureaux voisins du sien.
Puis, il a pris la fuite par l’escalier C de la préfecture où il a croisé deux policières, qu’il a également poignardées. L’une, de la sécurité publique, a succombé à ses blessures. L’autre, membre des ressources humaines, a été hospitalisée.
Une balle en pleine tête
Une fois en bas, dans la cour intérieure du bâtiment, l’agresseur est tombé sur un tout jeune gardien de la paix. Celui-ci voit le meurtrier, lui ordonne de lâcher son couteau. Mais l’assaillant n’obtempère pas, alors le jeune policier tire avec son fusil mitrailleur. Le tueur s’effondre, touché d’une balle en pleine tête.
Cette attaque interne à la Préfecture, un drame inédit dans l’histoire de la police parisienne, aura coûté la vie à trois policiers et un agent administratif. Deux autres personnes ont été blessées, dont la membre des ressources humaines, opérée jeudi soir et dans un état jugé "préoccupant". Du côté de l'enquête, une perquisition a été menée au domicile du tireur à Gonesse dans le Val-d'Oise. Son épouse a été placée en garde à vue. Elle a confié aux enquêteurs que son mari a eu une crise de démence la nuit qui a précédé son passage à l'acte.