L'agression de deux jeunes femmes, sur le parvis de la gare Saint-Charles de Marseille est dans toutes les têtes lundi. Les Marseillais évitent soigneusement le banc où deux étudiantes de 20 et 21 ans, deux cousines originaires de Lyon, ont été tuées dimanche après-midi, comme a pu le constater l'envoyé spécial d'Europe 1 lundi matin.
"Aller bosser avec cette angoisse, c'est compliqué". Sur le parvis, plus aucune trace de la violente attaque n'est visible et le périmètre de sécurité a été levé. Mais nombreux sont les Marseillais à être venus travailler dans les environs avec la boule au ventre. "Qu'est ce que je vais trouver en arrivant ? Est-ce que je vais pouvoir aller vendre, faire mon travail ?", se demande Sonia, qui travaille à quelques pas de la gare. "Aller bosser avec cette angoisse, c'est un peu compliqué. Je m'imaginais être à la place de ces jeunes femmes", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Gendarmes en nombre. Autour du bâtiment et à l'intérieur, gendarmes mobiles et militaires sont partout. Sous les panneaux d'affichage, Julien se dit mal à l'aise d'attendre son train entouré par des hommes en armes : "Je n'ai jamais vu autant de camions de police depuis que je prends le train, c'est la première fois", explique-t-il. "Mais c'est juste provisoire. Dans trois, quatre jours il n'y aura plus personne. S'ils sont là uniquement lorsqu'il y a un drame, je ne vois pas l'intérêt", souligne-t-il. Cette présence rassure toutefois les usagers. Mais s'ils se disent plus vigilants, ils admettent que cela ne durera qu'un temps.