"Putain de camion"… un cri de colère qui s’affiche en lettres capitales sur la banderole du club bouliste du village de Gattières, dans les Alpes-Maritimes. Le conducteur du semi-remorque a détruit la vie de Christophe, parti voir avec les siens le feu d’artifice de Nice. Désormais, il n’a plus de famille.
Une famille fauchée. "Il a perdu son papa, sa maman, sa femme, son beau-fils et ses deux beaux-parents. […] Il a perdu six personnes de sa famille", explique, encore bouleversé et la gorge nouée un proche de la victime. "On est touché de plein fouet avec six personnes. C’est vraiment la haine qui me ressort."
Faille de sécurité. De la haine, mais aussi de l’incompréhension, comment ce semi-remorque a-t-il pu transpercer la foule et tuer Véronique, l’amie d’Elisabeth ? "Putain de camion quoi ! Il n’avait pas à être là ce camion. Nous on veut passer en voiture et on ne peut pas, lui, un gros camion, il passe avec le monde qu’il y a. On est choqué", lance-t-elle. "Cette femme, on la connaissait très bien. C’était une bonne amie, on se voyait le matin au café, maintenant c’est fini… Soi-disant on est sécurisé, on a rien à craindre. Et bien non ! On a à craindre, on n’est pas sécurisé !"
Je suis Nice. "Ils ne s’en prennent qu’à la population, à des gens comme vous, comme moi, surtout les enfants. C’est ça le pire, c’est honteux ! Il y’en a marre. Il faut prendre les armes comme on dit…", martèle André, un autre habitant. "Putain de camion. Je suis Gattières. Je suis Nice", c’est avec ce message que les 4.000 habitants du village vont défiler lundi.