La policière municipale qui assure avoir subi des pressions après l'attentat de Nice pour modifier un rapport sur le dispositif de sécurité et dont une première plainte avait été classée sans suite, a relancé la procédure pour "abus d'autorité", a appris jeudi l'AFP auprès de son avocat.
Poursuivie en diffamation par Bernard Cazeneuve. Sandra Bertin est elle-même poursuivie en diffamation par le chef du gouvernement Bernard Cazeneuve pour avoir dénoncé des pressions du ministère de l'Intérieur après l'attentat de Nice, et doit comparaître le 7 juin dans ce dossier à Paris. Sa nouvelle plainte avec constitution de partie civile a été déposée pour "abus d'autorité" mais aussi pour "escroquerie aggravée" car selon son avocat Me Adrien Verrier, l'ambiguïté a été délibérément entretenue pour lui faire croire qu'elle devait répondre à des demandes pressantes émanant, non pas de la police nationale, mais directement de la place Beauvau et du cabinet du ministre.
Victime "d'abus d'autorité"? "Les dépositions résultant de l'enquête confirment les dires de Sandra Bertin, et démontrent à la fois qu'elle a éte victime a minima de faits d'abus d'autorité et aussi qu'elle n'a jamais diffamé personne, à commencer par Bernard Cazeneuve", a précisé Me Adrien Verrier, confirmant une information de Nice-Matin.
Un rapport modifiable et mensonger ? Soutenue par l'ex-maire de Nice Christian Estrosi et son successeur Philippe Pradal, Sandra Bertin maintient qu'on a voulu lui extorquer un rapport "modifiable" et qu'on lui a demandé "de faire apparaître sur certains endroits des positions de la police nationale" qu'elle ne voyait pas. Bernard Cazeneuve s'est toujours défendu de toute volonté de mentir sur le dispositif de sécurité prévu pour le feu d'artifice de la fête nationale, endeuillée par la mort de 86 personnes écrasées par un camion-bélier qui a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais.