En descendant du taxi mardi soir, dans son quartier de Neudorf, quelques minutes après l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, Cherif Chekatt, traqué par les forces de l'ordre, a bien l'intention de refaire ce qu'il maîtrise parfaitement depuis qu'il a 12 ou 13 ans : semer les policiers dans les jardins du quartier de son enfance.
Un délinquant dès le plus jeune âge. À 200 mètres de la rue d'Épinal, à Neudorf, où il a été vu pour la dernière fois, se trouve une maison aujourd'hui en travaux, où le fugitif strasbourgeois a vécu une quinzaine d'années, lorsqu'il a fait ses premières armes de délinquant. Mercredi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a évoqué le lourd passé judiciaire de Cherif Chekatt. "Dès l'âge de 10 ans, il avait un comportement qui relevait déjà du pénal. Il a eu ses premières condamnations à 13 ans. Il a fait l'objet de 67 inscriptions pour diverses interventions et comportements qui systématiquement étaient marqués par la violence", a indiqué Christophe Castaner.
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Une incroyable habileté pour semer les policiers. Dans le quartier du Neudorf, les habitants se souviennent parfaitement des descentes de police régulières, et des prouesses de ce gamin, de ses frères et de leurs copains pour escalader les grillages, se glisser sur le toit d'un garage, se cacher dans une cabane, pour échapper aux forces de l'ordre.
Toujours introuvable. Malgré son bras blessé mardi soir, Cherif Chekatt a apparemment refait le coup, comme à l'époque où il vivait ici avec sa mère, sa sœur et ses trois frères. L'un d'eux, aujourd'hui en garde à vue, s'était fait remarquer dans le quartier quand, après les attentats de Paris, il s'était mis à porter barbe et djellaba.
Depuis mardi soir, l'homme de 29 ans est toujours introuvable. 720 membres des forces de l'ordre sont désormais à ses trousses.