Les rescapés et proches de victimes des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo ont été reçus mercredi par les juges antiterroristes, a-t-on appris auprès de leurs avocats, alors que de nombreuses zones d'ombre demeurent, plus de deux ans et demi après les tueries.
Une autre rencontre jeudi. Les trois magistrats ont rencontré des proches des douze victimes assassinées le 7 janvier 2015 par les frères Chérif et Saïd Kouachi dans l'attaque du journal satirique. Jeudi, ils recevront les parties civiles concernées par les tueries d'Amédy Coulibaly qui a tué, le 8 janvier, une policière municipale à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine) et abattu le lendemain quatre hommes de confession juive au cours d'une prise d'otages dans un supermarché casher de l'Est parisien.
Préciser les liens entre les attentats. "Les juges ont indiqué que l'ADN de Coulibaly a été mise en évidence sur un fusil d'assaut utilisé par un des deux frères", d'après une source proche de l'enquête. Par ailleurs, "un homme qui a pu faire le lien entre le tueur de l'Hyper Cacher et les Kouachi pour la fourniture d'armes a récemment été mis en examen", a-t-elle ajouté. Ces éléments pourraient accréditer la thèse selon laquelle Amédy Coulibaly aurait fourni une partie de leur armement aux deux frères.
Treize hommes poursuivis. Dès les premiers jours d'enquête, des connexions avaient été établies entre les trois tueurs, dont le passé ramène à la filière des Buttes-Chaumont, groupe radical du Nord-Est parisien démantelé en 2005, mais les enquêteurs n'ont toujours pas réussi à établir comment ils s'étaient coordonnés. L'enquête s'est récemment accélérée avec la mise en examen de six nouveaux suspects depuis avril. Treize hommes sont à ce jour poursuivis, soupçonnés à des degrés divers d'avoir apporté une aide logistique à Amédy Coulibaly. Tous nient avoir eu connaissance du projet terroriste.