Le parquet fédéral a décidé de ne pas faire appel du jugement rendu le 30 juin à Bruxelles au procès des complicités belges des attentats jihadistes qui avaient fait 130 morts à Paris le 13 novembre 2015, a annoncé mardi un porte-parole. "Le parquet fédéral a décidé de ne pas faire appel. Le jugement est définitif", a déclaré à l'AFP ce porte-parole, Eric Van Duyse.
Le parquet disposait d'un mois pour interjeter appel
Dans ce dossier baptisé "Paris bis", treize hommes et une femme avaient été jugés au printemps, soupçonnés d'avoir apporté une aide plus ou moins importante aux commandos du 13-Novembre depuis la Belgique (hébergement, conduite en voiture, confection de faux papiers etc.).
Mais en définitive, quatre des 14 prévenus avaient été relaxés le 30 juin, trois autres avaient bénéficié d'une suspension de leur condamnation, et seules deux peines de prison ferme avaient été prononcées (de 18 mois et 35 jours), les autres étant assorties du sursis. Le tribunal correctionnel de Bruxelles avait aussi infligé une peine de travail d'intérêt général.
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Le jugement avait été globalement salué pour sa clémence par les avocats de la défense. "C'est une décision très juste, très correcte", avait réagi Virginie Taelman, dont le client, Abid Aberkane, avait pourtant été sévèrement épinglé par l'accusation.
Cousin de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, Abid Aberkane avait hébergé le jihadiste français à Molenbeek lors des derniers jours de sa cavale avant son arrestation le 18 mars 2016. Il a écopé de trois ans de prison avec sursis, alors que le parquet avait requis un an de plus. Les juges ont écarté certains griefs, estimant notamment qu'on ne pouvait lui reprocher d'avoir fait la propagande du groupe Etat islamique.
Les accusés des attaques du 22 mars 2016 jugés le 10 octobre prochain
Dans le traitement judiciaire de cette vague d'attentats de 2015-2016 revendiqués par l'EI, la prochaine étape est le procès prévu à partir du 10 octobre pour les dix accusés des attaques commises à Bruxelles le 22 mars 2016 (32 morts) par la même cellule jihadiste.
Parmi les accusés, figurent, --comme dans le procès parisien achevé le 29 juin--, Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, qui avait accompagné les assaillants à Paris. Abrini est connu comme l'"homme au chapeau" des attentats de Bruxelles (il avait renoncé à se faire exploser à l'aéroport).
MM. Abdeslam, 32 ans, et Abrini, 37 ans, ont été condamnés à Paris à la prison à vie. Pour le premier, la cour d'assises a prononcé la plus haute sanction du code pénal français, à savoir la perpétuité incompressible. Pour le second, la perpétuité a été assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Tous deux ont été transférés à la mi-juillet vers des prisons belges.