Amar Lasfar, président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), a officiellement présenté samedi au Bourget le nouveau nom de son organisation qui cherche à redorer son image et s'appellera désormais "Musulmans de France". "À partir de maintenant, nous n'utiliserons plus UOIF, mais Musulmans de France", a dit Amar Lasfar à la tribune de la 34e Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), qui se tient jusqu'à lundi au parc des expositions du Bourget, en Seine-Saint-Denis.
Mettre en avant le "côté citoyen". "Ce qui est mis en avant" avec ce nouveau nom, c'est "le côté citoyen", a ajouté Amar Lasfar. Avec le nom "Musulmans de France, nous parlons de personnes physiques et non pas de structure". Ce nouveau nom, adopté en février, suit les "différentes étapes par lesquelles est passée la communauté musulmane de France", a-t-il dit, alors que certains observateurs voient plutôt dans ce processus un moyen de redorer l'image de l'UOIF, ternie par ses liens supposés avec l'islam politique des Frères musulmans.
La phase des années 70, d'abord : celle, où "les musulmans étaient sans mosquée, sans école, sans halal, sans revendication. Célibataires pour la plupart d'entre eux. Ils essayaient de vivre un peu leur religion". Viennent ensuite les années 80 et l'étape de "l'islam en France", a poursuivi Amar Lasfar. Un "islam bricolé, un islam des étrangers, un islam des caves, qui ne s'affichait pas, qui n'avait pas pignon sur rue". Puis, troisième phase, celle de "l'islam de France".
"L'UOIF n'a pas le monopole des musulmans". L'UOIF a suivi ces étapes d'"intégration", de "sédentarisation dans ce pays", a assuré son président, en notant que son organisation appelée Union des organisations islamiques en France à sa création en 1983, avait déjà changé son nom en 1992, en devenant l'Union des organisations musulmanes de France. Reste que le choix de l'appellation "Musulmans de France" hérisse dans les instances de l'islam. "L'UOIF n'a pas le monopole des musulmans des France (4 à 5 millions de fidèles, ndlr)", a dit avant l'ouverture de cette réunion annuelle Abdallah Zekri, le secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance représentative de l'islam auprès des pouvoirs publics. Amar Zekri a accusé en retour ses responsables "d'entretenir la confusion".