Un fléau est maintenant dans le viseur du gouvernement : le trafic de drogue dans les ports français, en hausse perpétuelle. Pour essayer d'enrayer la machine, le ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, était vendredi à Dunkerque, où il a détaillé son plan de lutte. À l'intérieur, le renforcement des effectifs de douane, mais aussi des scanners mobiles pour vérifier le contenu des conteneurs suspects.
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Brigade spéciale
Plus de 750.000 conteneurs venus du monde entier débarquent chaque année dans le port de Dunkerque. Et dans ce flot continu de marchandises, les réseaux de drogue tentent de faire passer leur cargaison. Ici, une brigade de 24 douaniers sera spécialement affectée à la détection des trafics de drogue. Une obligation pour tous les ports de France, selon Thomas Cazenave.
"Il faut qu'on renforce notre présence et des moyens techniques. Et ce que nous allons faire ici à Dunkerque, nous allons le faire dans les autres ports. On va installer des scanners mobiles pour que, de manière plus rapide, plus efficace, les douaniers puissent contrôler les conteneurs. Je vais renforcer également les équipes dédiées au renseignement. Nous devons être implacables dans la lutte contre les trafics de stupéfiants", a assuré le ministre au micro d'Europe 1.
Lutte contre la corruption
Dans le collimateur également la corruption qui gangrène parfois les ports. Les douaniers comme les dockers seront donc formés, particulièrement sensibilisés à ce risque. "Les réseaux de criminalité ont de plus en plus d'imagination. Nous, c'est à nous de nous adapter et de les suivre. Les douaniers sont déjà formés pour le contrôle des conteneurs, pour cibler, pour rechercher ces marchandises de fraude. Et demain, ils le seront encore davantage avec ce plan et ces renforts", détaille Frédérique Durand, directrice des douanes à Dunkerque.
Un plan rendu d'autant plus nécessaire que face aux contrôles renforcés dans les grands ports belges, allemands ou néerlandais, les mafias de la drogue risquent bien de se rabattre sur les ports français. En dix ans, les quantités de cocaïne saisies en Europe ont été multipliées par cinq. L'essentiel de ces trafics transite via les principaux ports européens aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en Italie.