Dans le box, le prévenu n'a jamais semblé comprendre où était le problème, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Paris. Jugé coupable d'avoir giflé une jeune femme en pleine rue en juillet, à Paris, un homme de 25 ans a été condamné à six mois de prison ferme.
"Ouais, le rouge te va bien". "J'ai juste dit : 'ouais le rouge te va bien'", s'est défendu l'homme, interrogé sur l'origine de l'altercation. Ce jour-là, la jeune femme, Marie Daguerre affirme elle qu'il lui a adressé des bruits de succions et des insultes à caractère sexuel, la poussant à réagir. "Je lui ai dit : 't'es fier de toi gros fils de p***', pour être tout à fait transparente", a-t-elle reconnu devant le tribunal.
#agressionMarie Par ailleurs, l’enquête avait été ouverte pour violences et pour harcèlement sexuel, mais finalement le parquet le harcèlement n’est pas retenu car il manque le caractère répété des faits.
— Salomé Legrand (@Salome_L) 4 octobre 2018
Marie a confié sa grande «déception» sur ce point à son arrivée au tribunal
Le chef de harcèlement sexuel n'a finalement pas été retenu par le parquet, en l'absence de caractère répété des faits. C'est donc pour la suite de l'altercation que l'homme, nerveux et sur la défensive, était poursuivi : le jet d'un cendrier vers la victime, puis une gifle, suffisamment violente pour susciter un mouvement de recul dans la salle d'audience au moment de la diffusion de la vidéo. Celle-ci, largement relayée sur les réseaux sociaux cet été, avait contribué à faire de l'affaire un exemple des violences de rue.
"Vous cherchez la petite bête". "C'est un petit cendrier tout ballot, pèse même pas 10 grammes", s'est défendu le prévenu, SDF, niant toute portée sexiste de ses actes. "Vous cherchez la petite bête", a-t-il aussi reproché à la présidente, qui s'est chargée de rappeler les neuf condamnations figurant à son casier judiciaire depuis 2012, notamment pour vol avec violence, proxénétisme aggravé et violences sur sa mère.
#agressionMarie il fait fi des demandes de son avocate et de la présidente d’écouter « à vous entendre on dirait que c’est un cendrier en béton »
— Salomé Legrand (@Salome_L) 4 octobre 2018
La présidente précise que le dit-cendrier est sous scellé. L’avocate est effondrée la tête dans ses bras.
"Ce dossier parle de violences faites aux femmes et de harcèlement de rue", a pourtant estimé la procureure à l'issue des débats, déplorant la position de "déni" du prévenu. Le tribunal a opté pour une peine pédagogique, assortie d'un stage de sensibilisation. Une problématique visiblement assez loin des considérations du prévenu, à l'image de ses derniers mots : "J'en ai connu des filles sur ma route, allez leur demander si je suis sexiste".