Les dirigeants d'Orpea ont suscité les réactions "outrées" et la "déception" de députés mercredi, qui ont estimé ne pas avoir reçu les réponses aux nombreuses questions qu'ils ont posées sur les informations contenues dans le livre-enquête Les Fossoyeurs.
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"La représentation nationale est déçue par la qualité de vos réponses"
"Il y aurait un système Orpea consistant à optimiser le profit pour rationner nos prestations. Je vous l'affirme : ce système n'existe en aucun cas à Orpea. Le vrai système Orpea, c'est qu'à tous les niveaux on essaie de prendre soin des personnes qui nous sont confiées", a déclaré le nouveau PDG Philippe Charrier. "Vous avez en Orpea un leader mondial. La France n'en a pas beaucoup. Les plus belles entreprises sont fragiles", a-t-il dit, appelant à ne pas "détruire les plus belles entreprises avec des allégations".
"Nous ne sommes pas là pour détruire les entreprises, mais pour protéger nos aînés", lui a rétorqué la présidente de la Commission des Affaires sociales, Fadila Khattabi, qui auditionnait M. Charrier et le directeur général France du groupe, Jean-Christophe Romersi. Contournant les questions sur les aspects financiers du scandale, répondant par des rappels détaillés de la réglementation, les dirigeants ont suscité dès le début de l'audition des murmures d'agacement dans la salle, le rapporteur de la commission Thomas Mesnier faisant observer ironiquement : "Nous connaissons le secteur, c'est ici que sont votés chaque année tous les crédits que vous avez décrits".
"La représentation nationale, je vous le dis franchement, est déçue par la qualité de vos réponses - ou de l'absence de réponses. Je ne vous cache pas non plus ma déception", a déclaré Mme Khattabi, qui s'est "réjouie" de l'ouverture d'une double enquête administrative (Igas et IGF) et de l'audition prochaine de Victor Castanet, auteur de l'enquête. "Je suis outrée par la posture de M. Charrier et M. Romersi. Depuis deux heures vous ne répondez pas à nos questions. (...) Force est de constater que nous n'aurons aucune réponse spontanément de votre part", s'est exclamée la députée Charlotte Parmentier-Lecocq (REM).
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Un "discours creux sur de grands principes"
"Outré" également par "l'absence de réponse", Nicolas Turquois (Modem) a reproché en séance aux deux dirigeants un "discours creux sur de grands principes", suivi d'"arguments technico-administratifs, des chiffres qui ont noyé le poisson". "J'espérais de vous transparence et humilité, que vous devez aux contribuables français et à leurs familles. Mais honnêtement quelle déception! J'assiste à une mascarade, où tantôt vous brandissez votre cahier des charges et vos éléments de langage insipides, tantôt ce sont vos collaborateurs qui vous servent de bouclier, avec l'arrogance même de nous expliquer le fonctionnement de la dépendance", leur a reproché Laetitia Romeiro-Dias (LREM).