Fin septembre, Fabien Engelmann, le maire Front National de Hayange, en Moselle, notifiait au Secours populaire son expulsion prochaine de son local historique, propriété de la ville qui lui prêtait gratuitement. Selon la mairie, l'association mènerait une "propagande pro-migrants". "Cela fait 40 ans que le Secours populaire de Hayange est installé dans ce local et l'utilise pour remplir ses missions", rappelle Aurélie Filippetti. Selon l'ancienne ministre de la Culture, environ 700 familles viennent au Secours populaire pour se nourrir et se procurer des vêtements. Et l'association refuse de quitter le local depuis plus d'un mois.
"Ça me déchire le cœur". "Le maire FN a pris l'association en grippe. Il leur a coupé l'électricité et le chauffage !", s'indigne Aurélie Filippetti. "Ça me déchire le cœur car les gens qui viennent là sont très pauvres". Députée de la circonscription voisine, elle est venue leur apporter son soutien et a multiplié les déclarations médiatiques, notamment une tribune remarquée sur son compte Facebook : "Vous avez fait arracher le panneau qui indique le local mais leur cœur, leur humanité, vous ne pourrez jamais l'arracher car elle est infiniment trop grande pour vos toutes petites griffes. Même votre méchanceté est de bas niveau", écrit-elle.
Appel aux dons. "Mais ça ne change rien. Le maire se comporte comme un petit despote. Il a décidé de ne plus subventionner le Secours populaire, ou au moins leur laisser le local. C'est purement idéologique. Il les pousse dehors et je ne sais pas comment ils vont aider les gens dans le besoin cet hiver". Aurélie Filippetti invite donc à faire un don au Secours populaire national ou à sa branche de Moselle. "Ne serait-ce que des lettres de soutien, ça fait chaud au cœur", conclut la députée socialiste.