La directrice de la mobilité du Groupe Bolloré, Marie Bolloré, a affirmé mercredi sur franceinfo qu'en cas de résiliation du contrat d'Autolib' jeudi, le service serait arrêté "dans les tout prochains jours".
"Nous recevrons sans doute dans les prochains jours la notification de résiliation de la part du Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM), et ensuite le service s'arrête(ra)", a-t-elle confié alors que le Conseil dudit syndicat doit se prononcer jeudi sur la résiliation de la concession accordée au groupe Bolloré. Toutefois, "si le syndicat le souhaite, nous pouvons opérer en régie, c'est-à-dire que nous serons mandatés comme un prestataire et rémunérés pour cette fonction le temps qu'il (le SAVM) le souhaite", a précisé Marie Bolloré. La concession actuelle court jusqu'en 2023.
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— Autolib' (@autolibfr) 20 juin 2018
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254 salariés à reclasser. Quelques heures plus tôt, Paris et les autres communes partenaires d'Autolib' avaient demandé au groupe Bolloré de reclasser "rapidement" les 254 salariés du dispositif d'autopartage de voitures électriques. Ce "vœu", qui a toutes les chances d'être adopté lors d'un conseil syndical jeudi, indique que le groupe porte "l'entière responsabilité" de ces salariés, et demande qu'ils soient "reclassés rapidement dans d'autres filiales du groupe, cela dans le respect le plus strict du dialogue social".
233 millions d'euros pour combler le gouffre budgétaire. Syndicat mixte et groupe Bolloré se renvoient depuis des jours, par presse interposée, la responsabilité d'un déficit dont souffre le service, pouvant aller jusqu'à 300 millions d'euros selon une estimation du concessionnaire, un montant sujet à désaccords. Le groupe demande aux communes bénéficiaires de verser 233 millions d'euros d'ici à la fin de la concession pour combler le gouffre budgétaire. Pour le SAVM, en mettant fin par un courrier du 25 mai à une procédure de conciliation en cours, le groupe Bolloré a de fait, de son propre chef, résilié le contrat.
Des propositions pour assurer la continuité du service. Dans un communiqué, la société Bolloré assure pour sa part que "la semaine dernière, face à la volonté du Syndicat de résilier la délégation, la société Autolib' a fait de nouvelles propositions pour assurer la continuité du service jusqu'à fin 2019 au bénéfice des 150.000 abonnés et des 250 salariés". Elle estime que "le Syndicat confirme maintenant sa volonté de résilier unilatéralement et brutalement le service". "La société Autolib' réitère sa détermination à trouver un accord satisfaisant afin d'assurer la continuité du service", ajoute le groupe Bolloré.
Toujours sous forme de "vœu", les élus vont demander au groupe de "prendre ses responsabilités" vis-à-vis des usagers en les informant de la fin du service et en les remboursant. Ils devront ensuite "travailler à la mise en place de nouveaux services d'autopartage à l'échelle du Grand Paris, mieux adaptés aux attentes des habitants, plus souples dans leur fonctionnement et plus solides économiquement". Ces souhaits répondent aux déclarations d'Anne Hidalgo, qui avait affirmé il y a quelques jours que la délégation de service public, statut sur lequel fonctionnait Autolib', "n'est plus à l'ordre du jour". La maire PS de Paris avait réuni à la mi-juin des constructeurs automobiles pour discuter de nouveaux modèles de ce type de service.