Le projet de loi de finances 2025, qui sera présenté ce jeudi 10 octobre en conseil des ministres, suscite une vive inquiétude chez les syndicats et le patronat. Prévu pour réduire le déficit public à 5 % du PIB d’ici fin 2025, ce budget doit intégrer des économies à hauteur de 60 milliards d’euros. Ces mesures, largement perçues comme un immense coup de rabot, vont toucher plusieurs secteurs, tant du côté des entreprises que des services publics.
Medef en tête, beaucoup d’organisations patronales se disent prêtes à contribuer à l’effort national de redressement des comptes publics via des prélèvements exceptionnelles
Des lignes rouges que le gouvernement ne devra pas dépasser
Comme l’explique Audrey Louail, présidente du réseau Croissance plus : "On sera attentif aux impôts temporaires qui risque de devenir définitifs, aux charges pesant sur le travail. Ce qui est important pour nous c’est de conserver un terrain propice à la compétitivité européenne, qui nous permette d’investir et d’innover"
Un message clair au gouvernement, qui pourrait aller au-delà de la contribution exceptionnelle des grandes entreprises, en supprimant certains allègements de charges sur les salaires. Voire en rabotant le crédit impôt recherche , une niche fiscale prisée par les entreprises.
De son côté, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, estime que le gouvernement choisit la facilité en augmentant l’impôt sur les sociétés des grands groupes : "Taxer les grandes entreprises, c’est très populaire. Mais ça fait mal à leurs fournisseurs, qui vont moins recruter. L’argent qu’on va leur prélever en plus va être ôté, soit sur des augmentations de salaires, soit sur la recherche et développement."
LA CGT sur la défensive
Changement de ton à la CGT. La secrétaire confédérale Nathalie Bazire dénonce un plan d'économies préjudiciable aux citoyens : "C'est un budget plus qu'austéritaire. Fusion de services publics, non-remplacement de fonctionnaires dans certains secteurs. Des premières mesures qui font un petit peu froid dans le dos comme les 4 milliards d'économies sur les retraités. Nous sommes inquiets."
Avec les grands groupes et les ménages les plus fortunés, les retraités sont les premières victimes identifiées du budget 2025 puisque l'indexation de leurs pensions sur l'inflation a été décalée d'un semestre, de janvier à juillet 2025.