L'un des grands écrivains de 14-18 fait son entrée au Panthéon. La commémoration de l’Armistice de 1918 est marquée cette année par l’entrée au Panthéon, mercredi, de Maurice Genevoix. L’écrivain sera inhumé dans la nécropole des "Grands hommes" à 18 heures lors d’une cérémonie. En 2018, Emmanuel Macron avait fait savoir que l'écrivain y ferait son entrée avec "ceux de 14", les soldats de la Grande Guerre bien entendu, mais aussi les sans-grades, les femmes...
"Rendre hommage à tous les anonymes"
L'honneur est immense pour Julien Larère-Genevoix, petit-fils de l'écrivain. "Ce qui me touche particulièrement, c'est que nous ayons pu, à travers le symbole de Maurice Genevoix, rendre hommage à ceux auxquels on rend rarement hommage, c'est-à-dire tous les anonymes", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Car si Maurice Genevoix fait son entrée dans la Nécropole avec "ceux de 14", cela ne doit rien au hasard. L'homme a passé sa vie à raconter l'horreur de la guerre qu'il a vécue. Ceux de 14 est d'ailleurs le titre de son plus célèbre ouvrage, qui rassemble en fait cinq récits de guerres : Sous Verdun, Nuits de guerre, Au seuil des guitounes, La boue et Les Eparges. Les Eparges, c'est d'ailleurs le lieu où Maurice Genevoix, alors lieutenant, a été grièvement blessé en 1915. Il incarnait donc à la fois un témoin direct comme soldat et une mémoire de la Grande guerre comme écrivain.
"C'était des hommes jeunes, plein d'avenir et de vie"
Et si rapidement après l'Armistice, la littérature de guerre rencontre un franc mais éphémère succès, Maurice Genevoix continue de raconter la vie dans les tranchées. "Mais ce qu'il vient dire, c'est si vous voulez avoir le juste regard sur les anciens combattants, n'imaginez pas ce que nous sommes devenus, imaginez ce que nous étions au moment où nous nous battions", explique Julien Larère-Genevoix. "C'était des hommes jeunes, plein d'avenir et de vie. Et c'est ça qui le bouleverse au plus haut point, tous ces possibles gâchés."
Pour autant, l'œuvre de Maurice Genevoix ne se résume pas à raconter 14-18. En 1925, il obtient le prix Goncourt pour Raboliot, la vie d’un braconnier de Sologne, un hymne à la liberté dans un décor rural. Il est élu en 1946 à l’Académie française et publiera une soixantaine de livres tout au long de sa vie. Ce mardi, Maurice Genevoix sera le 7ème écrivain à franchir les portes du Panthéon.