C'est un peu le jeu du yoyo. Après avoir reconnu qu'il y avait un "risque" pour que tous les bacheliers n'aient pas leurs résultats vendredi, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a assuré que tout le monde serait fixé à cette date, malgré la grève des correcteurs. La solution ? Donner la note de contrôle continu à titre provisoire. Mais cela est encore loin d'être assuré : certains jurys sont en effet bloqués par des grévistes.
Les grévistes contre une "rupture d'égalité"
Il s'agit de professeurs qui refusent de siéger. Combien sont-ils précisément ? Plusieurs dizaines de jurys, disent les syndicats et collectifs de grévistes. Une petite quinzaine, selon le ministère, sur des milliers de jurys partout en France.
Europe 1 a pu contacter quelques-uns de ces correcteurs qui refusent de siéger. Ils expliquent qu'ils ne sont pas d'accord avec la solution que propose le ministre afin de pallier les copies manquantes, c'est-à-dire de prendre la note du contrôle continu d'un candidat plutôt que celle du bac. Pour eux, c'est une "rupture d'égalité" puisque le même traitement ne serait pas appliqué à tous les candidats. D'après eux, les familles pourraient alors faire des recours.
L'administration forcée de fonctionner ?
Une éventualité battue en brèche par Bernard Toulemonde. Joint par Europe 1, ce grand connaisseur de l'Éducation nationale, inspecteur général honoraire estime que juridiquement, l'administration doit fonctionner, donc produire les résultats du bac. En cas de recours devant le Conseil d'État, selon lui, les professeurs ou les familles seraient donc déboutés. Par ailleurs, même s'il y a des grévistes parmi les membres du jury, les rectorats ont des listes et chaque membre gréviste peut être remplacé au pied levé.
Jeudi à la mi-journée, des assemblées générales se tenaient en marge des jurys dans certaines académies, comme celles de Créteil, Versailles, Paris, Toulouse ou encore Lille, selon le Syndicat national des enseignements du second degré (Snes). Il n'est toutefois pas dit, cette fois encore, que ces actions réussissent à bloquer la machine administrative de l'Éducation nationale.
Environ 80.000 copies encore manquantes
Mercredi soir, environ 80.000 copies du baccalauréat étaient encore manquantes, selon Gabriel Attal, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Le collectif "Bloquons Blanquer", qui tient un décompte en ligne, avance pour sa part un chiffre de 126.000 copies actuellement retenues, sur un total de 4 millions.