Bac : enquête administrative après des accusations de discrimination au préjudice d'élèves juifs

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avec AFP / Crédits photo : Damien Meyer / AFP
Une enquête administrative va être ouverte, à la demande de la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet, après des accusations de discrimination au préjudice d'élèves d'un lycée juif parisien lors du grand oral du bac 2024.

La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet a demandé jeudi l'ouverture d'une enquête administrative après des accusations de discrimination au préjudice d'élèves d'un lycée juif parisien lors du grand oral du bac 2024. "Vous avez été nombreux à m'alerter sur cette situation. Dès connaissance des faits, j'ai demandé à mes services de lancer une enquête approfondie. Si les faits étaient avérés, ils seraient intolérables dans notre École. Et je ne laisserai rien passer", a-t-elle écrit sur le réseau social X.

Un biais de notation au préjudice de 15 élèves, selon l'avocat

La rue de Grenelle a précisé que "la distribution des notes obtenues par ces élèves est examinée, jury par jury, sous l'angle statistique afin d'établir si la moyenne, la variance et la distribution de celles-ci sont anormalement différentes de celles des autres élèves ayant passé les épreuves dans les mêmes circonstances". "Ce travail est conduit non seulement pour les élèves concernés, mais aussi pour les autres candidats de ces mêmes jurys", poursuit le ministère qui ajoute que "les éléments des bordereaux de l'épreuve sont également analysés de façon systématique".

L'avocat Patrick Klugman affirme que le lycée privé sous contrat Yabné "a constaté un biais de notation au préjudice de 15 de ses élèves qui ont passé l'oral de spécialité du bac devant deux jurys d'un même centre d'examen à Paris". "On parle de 9 points d'écart sur 20 en moyenne par rapport aux 123 autres candidats du lycée qui sont passés devant d'autres jurys. Cet écart qui n'est explicable ni statistiquement ni pédagogiquement fonde une suspicion de discrimination", a poursuivi l'avocat.

Dans un communiqué, le lycée Yabné assure qu'une de ses "enseignantes présente le jour des épreuves sur l'établissement d'examen a fait part à la direction du lycée de discussion en salle des professeurs stigmatisant Yabné comme 'école hors contrat'". Le lycée "a également été alerté par des parents d'élèves d'une attitude particulièrement agressive du jury lors du passage de leur enfant". L'établissement a demandé "que les notes discriminatoires soient écartées pour ne pas porter préjudice aux élèves".

Contacté par l'AFP, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi a dit être "de nature prudente" mais "il y a beaucoup d'émotion et des notes qui interpellent".

"Si les faits et l'antisémitisme sont avérés, c'est extrêmement grave"

Plusieurs élus ont interpellé la ministre de l'Education pour obtenir des éclaircissements sur les faits et dénoncer, s'ils devaient être avérés, une situation "extrêmement grave". "Je n'ose croire que des examinateurs de Paris 18 se soient livrés à une telle discrimination. Une enquête s'impose effectivement très vite @NBelloubet Merci pour votre réactivité", a déclaré Caroline Yadan, députée Renaissance de la 8ème circonscription des Français établis hors de France.

La sénatrice PS Laurence Rossignol a enjoint sur X à la ministre de l'Éducation de réagir. "Si les faits et l'antisémitisme sont avérés, c'est extrêmement grave. Si c'est une rumeur, il faut y mettre fin", a-t-elle écrit.