Le baccalauréat commence ce mercredi avec les épreuves de spécialité. Plus de 520.000 candidats doivent valider deux matières au coefficient élevé (chacune comptant pour 16% de la note finale). Ces nouvelles épreuves, introduites lors de la réforme du bac de 2019, ont lieu pour la première fois. Elles n’avaient en effet jamais vu le jour en raison de la crise sanitaire.
Comme à chaque examen, les élèves doivent faire attention à la qualité de leur écriture, pour ne pas gêner la correction. Les copies étant désormais numérisées - elles sont scannées à l’issue des épreuves - l’illisibilité de certaines est encore plus problématique, puisque le contenu de l’image peut manquer de netteté. Cela peut donc pénaliser certains élèves, dont l’écriture peu soignée fait défaut.
De plus en plus de lycéens consultent des graphothérapeutes
C’est peut-être la faute des claviers d’ordinateur ou de smartphone, utilisés à la place des stylos dans la vie quotidienne, ou bien le manque d’heures dédiées à la calligraphie dans les petites classes, qui donne le sentiment de copies de moins en moins bien rédigées sur la forme. Les lycéens sont en tout cas de plus en plus nombreux à consulter des graphothérapeutes, comme Audrey Bietolini, qui exerce dans le Tarn.
"À l'approche de la période des examens, j'ai davantage de demandes de lycéens qui sont alertés par les professeurs par rapport à leur lisibilité", indique-t-elle. "Certains enseignants leur enlèvent des points pour les inciter à s’améliorer avant le bac."
"Le soin, la maîtrise du geste, passent après la forme, ce qui peut se révéler pénalisant", poursuit Audrey Bietolini. "Certains élèves ont conservé de mauvaises habitudes adoptées dans les petites classes, avec des lettres formées à l'envers ou cabossées, par exemple."
La numérisation des copies fatigue davantage les correcteurs
Au baccalauréat, les professeurs n’ont pas le droit de refuser d’évaluer une copie mal écrite. Mais cela peut occasionner une perte de points, insiste Aude Denizot, ancienne professeure de lycée et autrice du livre Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? Les ravages de la photocopieuse.
"Le correcteur est un être humain, ce n'est pas une machine", avance-t-elle. "Et même s'il essaie d'être impartial, lorsque la copie est mal écrite, il est fatigué, il est énervé et il peut donc, même sans s'en rendre compte, être plus sévère qu'il ne l'aurait été si la copie avait été bien écrite", affirme cette professeure de droit à l’université du Mans.
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La numérisation rend la correction des copies du bac encore plus difficile, admettent certains professeurs. Marc Charbonnier enseigne l’histoire-géographie dans les Hauts-de-Seine, en région parisienne, et corrige cette année des copies d’épreuves de spécialités : "Il y a de la fatigue supplémentaire, occasionnée par la surutilisation des écrans pour lire les copies", indique-t-il. "Le rendu peut manquer de netteté", complète Yveline Prouvost, professeure dans un lycée de Roubaix.
Pour des lettres bien visibles au scanner, les couleurs claires sont par exemple déconseillées. Les stylos à encre noire ou bleu foncé sont donc à privilégier.