Un appel à dénoncer le harcèlement sexuel est devenu viral sur le réseau social Twitter ce week-end, sous le hashtag #balancetonporc, donnant lieu à de multiples témoignages visant des agresseurs quasi-exclusivement anonymes.
L'identité du harceleur parfois révélée. Cet appel, évoqué par plusieurs médias, a été initié vendredi par une journaliste travaillant pour la Lettre de l'audiovisuel, Sandra Muller. Dans son tweet, celle-ci invite à raconter, "en donnant le nom et les détails, un harcèlent (harceleur, ndlr) sexuel que tu as connu dans ton boulot". Pour montrer l'exemple, elle a elle-même relaté des propos tenus par un ancien patron ("Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit"), en citant son nom.
#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends
— Sandra Muller (@LettreAudio) 13 octobre 2017
Un chroniqueur tv qui me dit qu'il attraperai bien mon cul lors de notre 1er rencontre. #balancetonporc
— Emilie MarieVictoire (@cabanong) 14 octobre 2017
Chef d'agence qui m'avait recalée pr mail, à une conf "si l'entretien avait été physique je n'aurai ps refusé de vs prendre" #balancetonporc
— Armelle (@armoulinex) 14 octobre 2017
Mon professeur d auto école. J'avais 18 ans. Il m'a demandé de garer la voiture et m'a sauté dessus. Je suis rentrée à pied. #balancetonporc
— AmbreVG (@ambre382) 15 octobre 2017
Des remises en cause. Témoignages de femmes visant des supérieurs hiérarchiques anonymes, des responsables de stages ou évoquant des épisodes de harcèlement dans la rue se sont multipliés. Avec en retour, des manifestations de solidarité masculine, mais aussi des réactions mettant en cause ces déclarations, sous le hashtag inversé #balancetatruie, ou les jugeant exagérées.
Outre les agressions physiques ou verbales sur le lieu de travail, beaucoup racontent aussi celles du quotidien, les attouchements dans les transports, les injures dans la rue. À une internaute qui parle d'un "vieux croûton de 70 ans qui me reluque de haut en bas dans le métro pour me dire que je suis charmante avec un clin d’œil", un autre répond : "regarder, complimenter, être vieux, cligner des yeux, être un homme, respirer, c'est du harcèlement sexuel !"
La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, avait annoncé en septembre la mise en place d'un groupe de travail chargé de plancher sur la pénalisation du harcèlement sexuel dans la rue.