Pas moins de 900 élèves sont totalement privés de bus dans le Bas-Rhin et 900 autres ont des horaires de bus modifiés. Et ces problèmes de transports ne sont pas liés à une grève, mais bien à une pénurie de chauffeurs de bus. En effet, le réseau de transport Fluo Grand-Est explique sobrement rencontrer des "difficultés de recrutement". Résultat : les bus de 23 lignes sont restés au dépôt jeudi et ce vendredi matin.
"On vit au jour le jour"
Des centaines d'élèves se retrouvent donc sans solution, et d'autres, qui peuvent modifier leur trajet, ont quant à eux accusé un retard pour le début des cours. Les zones rurales sont particulièrement touchées par cette pénurie, forçant ainsi les parents à organiser des covoiturages de dernière minute. À Surbourg, une quarantaine d'enfants se sont retrouvés sans possibilité d'aller jusqu'à leur lycée dans la ville la plus proche à l'avant-veille de la rentrée scolaire.
Le maire, Olivier Roux, comme ses administrés, n'a été prévenu que mardi soir de la situation. "Il y a des parents qui prennent des congés, on trouve toujours des arrangements et des solutions mais pour les mettre en œuvre il faut un peu de temps et le temps ne nous a pas été donné. On vit au jour le jour et on est tributaire de l'arrivée de chauffeurs au compte-gouttes", explique-t-il. "Un appel a été lancé par la région aux différents maires afin de voir si des chauffeurs à la retraite peuvent reprendre temporairement leur activité", poursuit l'édile pour qui la frustration est grande.
"Un vrai déficit global"
Invité d'Europe Midi, Franck Favre, vice-président du Medef Alsace, a reconnu avoir alerté les services de la préfecture il y a déjà plusieurs mois. "On est en train de travailler avec Pôle emploi, mais aujourd'hui avec le Covid et la crise sanitaire, des gens ont du mal à revenir au travail et on a un vrai déficit global dans beaucoup de secteurs, notamment dans le transport", a-t-il dit.
Certains parents ont demandé la mise en place de navettes communales, mais le même problème de manque de personnel se pose. Pour les élèves qui ont une gare à proximité, la région doit proposer des coupons en début de semaine prochaine pour leur permettre de prendre le train gratuitement. "Cela ne peut pas durer", lance Olivier Roux, sans avoir aucune information sur un retour à la normale.