L'État voulait les empêcher de s'installer et de créer une Zone À Défendre (ZAD), à la manière de l'aéroport Notre-Dame Des Landes qui ne verra finalement, jamais le jour. Des milliers d'opposants au projet de méga-bassines de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres ont manifesté ce week-end pour dénoncer le projet visant à stocker de l'eau de pluie dans un réservoir, pour irriguer les cultures.
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Près de 300 d'entre eux avaient monté un campement sur un terrain privé, avec l'accord du propriétaire. Mais ce mardi matin, quasiment la totalité des manifestants est partie. Sur le campement, une seule voiture est encore présente. Un peu plus loin, les trois tours de surveillances construites pendant le week-end, sont encore debout, comme le symbole de leur résistance au chantier, à quelques centaines de mètres.
Un quotidien chamboulé
Un retour au calme bienvenu pour certains habitants qui ont vécu la mobilisation presque comme s'ils y étaient. "On entendait les tirs de bombes lacrymogènes et on se disait 'qu'est-ce qu'ils se prennent dans les yeux les pauvres", explique Geneviève, qui vit à proximité de la zone ou les manifestants et les forces de l'ordre se sont affrontés samedi après-midi.
Mais dans le village de Sainte-Soline, 350 âmes, c'est surtout la lassitude qui a gagné les habitants. Il faut dire que les riverains ont vu leur quotidien chamboulé avec l'arrivée de milliers de manifestants, et des dizaines de gendarmes qui quadrillaient les rues de la commune.
"On ne se sent pas chez nous"
"On est un petit village familial donc forcement pour nous, ce n'est pas le village que l'on connaît habituellement, où on se rencontre entre voisins, on se parle dans la rue, on va faire des tours de vélos etc. Là, c'est sûr qu'on ne se sent pas chez nous", explique Anne.
Mais les habitants de la commune ne sont pas pour autant opposés à l'idée de prolonger les débats autour de la méga-bassines de Sainte-Soline. "Oui, pour débattre des projets de méga-bassines, non pour que Sainte-Soline devienne un Notre-Dame des Landes bis", explique au micro d'Europe 1 un riverain. Et si les manifestants sont partis, la reprise des travaux annoncée cette semaine pourrait bien relancer la contestation.