«Bassines» : des militants entendus pour manifestations interdites dans les Deux-Sèvres

© Loic Venance/AFP
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avec AFP
Des opposants aux réserves d'irrigation sous forme de bassines ont été entendus ce mardi dans le cadre d'enquêtes ouvertes notamment pour manifestations interdites, a annoncé le parquet de Niort.

Plusieurs opposants aux "bassines", réserves d'irrigation controversées, ont été entendus mardi dans le cadre d'enquêtes ouvertes notamment pour manifestations interdites, a annoncé le parquet de Niort, les militants dénonçant une "intimidation" avant un nouveau rassemblement en juillet dans les Deux-Sèvres. Selon le collectif Bassines Non Merci (BNM), six militants ont été convoqués à la gendarmerie de Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres) pour y être entendus en audition libre, dont Julien Le Guet, porte-parole de BMN.

"La section de recherches de Poitiers a procédé à plusieurs auditions libres ce jour pour permettre à des personnes soupçonnées d'avoir commis des infractions (...) de s'expliquer sur les faits", a confirmé à l'AFP Julien Wattebled, procureur de la République à Niort. Les enquêtes ont été ouvertes notamment pour "organisation de manifestation sans déclaration" pour deux rassemblements organisés à Priaires (Deux-Sèvres) les 9 septembre et 28 octobre 2023, et pour des "dégradations commises à l'occasion de ces rassemblements".

 

"C'est évidemment lié à la mobilisation de juillet"

Le 9 septembre 2023, des militants "anti-bassines" avaient pris part à une "randonnée pédagogique" autour du chantier d'une réserve à Priaires. Ce rassemblement intervenait au lendemain d'une audience correctionnelle à Niort pour organisation de manifestations interdites à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), dont celle de mars 2023 qui avait dégénéré en affrontements avec les gendarmes, faisant de nombreux blessés.

En janvier, trois des militants poursuivis ont été condamnés à de la prison avec sursis, dont Julien Le Guet, qui a fait appel. Ces nouvelles enquêtes interviennent à quelques semaines d'un rassemblement "international" baptisé "Village de l'Eau", programmé du 16 au 21 juillet à Melle (Deux-Sèvres), juste avant l'ouverture des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).

"C'est évidemment lié à la mobilisation de juillet", a déclaré à l'AFP Jean-Jacques Guillet, l'un des militants convoqués mardi. "C'est surtout un moyen de pression, on a le droit à ça à chaque fois qu'on prépare un rassemblement. Ça s'appelle de l'intimidation." Les "réserves de substitution", qui visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes en hiver afin d'irriguer les cultures en été, sont pour leurs partisans une assurance-récolte indispensable à leur survie face aux sécheresses à répétition. A l'inverse, leurs détracteurs dénoncent un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie.