Une femme de 34 ans a été condamnée jeudi aux assises à Paris à huit ans de prison, pour le meurtre de son bébé de 10 mois qu'elle avait lâché du 7ème étage d'un immeuble. La cour a également ordonné un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans, à l'issue de la peine de prison. Elle a retenu l'altération du discernement de la mère, Myriam D., souffrant de problèmes psychiatriques, au moment des faits. Le parquet avait requis quinze ans de réclusion criminelle, suivie de cinq ans de suivi socio-judiciaire.
Raphaël, 10 mois, est mort le 29 août 2015, après avoir chuté de la terrasse d'un immeuble du XVIIème arrondissement de la capitale. "Je me sentais attirée par le vide. J'ai eu envie de sauter avec mon bébé. Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai écarté le bras, je l'ai laissé partir", a expliqué Myriam D. au premier jour du procès, mardi. Elle a évoqué sa "grosse angoisse" alors qu'elle devait amener l'enfant à son père, qui, trois jours plus tôt, lui avait annoncé qu'il souhaitait mettre fin à leur cohabitation.
Une peine "difficilement compréhensible" pour l'avocate du père. Pour Marie Grimaud, l'avocate du père de Raphaël qui s'est porté partie civile, "cette peine, difficilement compréhensible, n'est pas à la hauteur de la gravité des faits". "Cette femme sortira de prison dans deux ans (avec une remise de peine et étant donné qu'elle a passé trois ans en détention provisoire, ndlr) et pourra à nouveau être mère", a déploré l'avocate. "Mais cette peine est dans la lignée des peines prononcées depuis quelques années dès lors que l'on parle de meurtre d'enfant", a-t-elle critiqué.
Elle avait rencontré les pères de ses enfants via son site internet. Sorin Margulis, l'avocat de Myriam D., a au contraire salué "un verdict extrêmement équilibré". La cour a ordonné le retrait de l'autorité parentale de Myriam D., qui avait accouché d'un autre enfant, Alexandre, 6 mois avant de tomber enceinte de Raphaël. Cet enfant, qui a maintenant 5 ans et qui est trisomique, est élevé par son père. Les pères de Raphaël et d'Alexandre, tous deux homosexuels, avaient rencontré Myriam D. sur un site internet, mettant en relation des personnes qui souhaitent avoir un enfant.