La société va-t-elle faire face à une sixième extinction massive ? L’Union internationale de conservation de la nature a publié sa très attendue Liste rouge des espèces menacées, créée en 1964. Les experts de cette organisation recensent des dizaines de milliers d'animaux ou de plantes. Cela va de la libellule aux fougères, en passant par le bison. Ces espèces sont ensuite classées en neuf catégories, de celles qui ne suscitent pas d'inquiétude, jusqu'à l'espèce définitivement éteinte. Et d'après ces experts, près de 30 pour cent des 135.000 espèces étudiées sont aujourd'hui menacées. L'année dernière, plus de 13.000 espèces étaient classées en danger, plus de 7.000 en danger critique. C'est un constat inquiétant, voire alarmant.
Placer la biodiversité au rang du climat
Interrogé au micro d’Europe 1 samedi, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain Dubourg a réagi au discours d’Emmanuel Macron à Marseille. En déplacement dans la cité phocéenne, le chef de l’Etat a ouvert le Congré mondial pour la nature (UICN), vendredi. "Le Président a martelé judicieusement qu'il fallait désormais mettre la biodiversité au même niveau que le climat", a déclaré Allain Bougrain Dubourg. "Ce n'est pas anodin. Cela veut dire que politiquement, quand on prend des mesures, on doit intégrer les conséquences sur la biodiversité. Cela veut dire aussi qu'il faut financer de la même façon que l’on finance la question climatique. (...) Nous sommes dans l'urgence."
Mais Allain Bougrain Dubourg se veut optimiste : "Dans les années 70, il y avait moins de 10 couples de cigognes blanches. Aujourd’hui, on en a près de 3.000. Il n’y avait plus de vautours fauves dans les Cévennes et aujourd’hui, c’est un lieu de tourisme pour les voir voler." Le sujet devrait de nouveau être évoqué : le Congrès mondial de la nature se clôture le 11 septembre.