Depuis vendredi matin, le Black Friday bat son plein. Une journée de promotions XXL dont les marques font la publicité depuis des semaines sur Internet et dans les villes, abreuvant les boites mail et les boîtes aux lettres d'offres alléchantes. Ce Black Friday rencontre de plus en plus d'opposants, le critiquant pour son impact environnemental et social. Mais quel est réellement cet impact ? Son influence sur l'environnement est "difficile à quantifier" reconnait François Gemenne, directeur exécutif du programme de recherche politique de la terre à Sciences Po.
Le Black Friday, symbole de surconsommation dans le domaine du textile
"Aujourd'hui le Black Friday est un symbole de cette surconsommation, surconsommation particulièrement dans le domaine du textile qui a une énorme influence sur le climat puisque c'est une industrie qui représente entre 3 et 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre", explique le chercheur.
François Gemenne rappelle que la durée de vie d'un vêtement a été "divisée par deux" au cours des quinze dernières années. Une situation qui n'est pas soutenable selon lui quand on connaît l'empreinte carbone de la production d'un vêtement "à la fois en terme d'émission de CO2 mais aussi en termes de quantité d'eau" nécessaire pour fabriquer un vêtement. "Pour fabriquer un jean, il faut facilement 7.500 litres d'eau", note-t-il.
Face à cette journée de surconsommation, s'oppose désormais le Green Friday. 450 marques françaises ont décidé de boycotter le Black Friday, comme Faguo, Nature & découverte et Jimmy Fairly. Même la ministre de l'Ecologie Elisabeth Borne s'est érigé contre cet événement.
Le Black Friday contribue à l'empreinte carbone du numérique
Autre critique : le Black Friday pousse à la consommation mais son système de promotion numérique a également une influence sur le climat. François Gemenne alerte sur cette empreinte carbone du numérique : "Un email c'est 0.15 gramme de CO2, si on additionne ces milliards de mails on arrive à une empreinte carbone considérable".
Aux mails s'ajoute également le fait qu'une grande partie des achats sont réalisés en ligne, ce qui "non seulement va générer du trafic Internet mais aussi du trafic dans nos villes pour les livraisons", remarque le chercheur.
Pour ce spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement, "si on veut lutter durablement contre le changement climatique, il faudra mettre fin à ce symbole de surconsommation".