Quand le bateau s'allie au tracteur. Ce jeudi matin, ce n'est pas moins de 80 départements qui sont concernés par les blocages des agriculteurs en colère. Mais dans les rues de Rennes, où l'on attend une centaine de tracteurs, les pêcheurs ont prévu de se joindre au convoi. "Avec les agriculteurs, on a les mêmes problématiques", explique au micro d'Europe 1 David, pêcheur. Si les agriculteurs sont en colère, notamment contre "les prix imposés pour le lait et la viande", les professionnels de la mer ont "le même problème avec le poisson".
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Une alliance qui ravive de mauvais souvenirs
De plus, du Finistère au Pays basque, les pêcheurs doivent rester à quai pendant un mois pour protéger les dauphins, une interdiction qui met à mal la filière. Alors le convoi des agriculteurs pour aller remonter leurs doléances au préfet est un coup de projecteurs à ne pas rater.
Mais à Rennes, les manifestations de pêcheurs sont un symbole à haut risque depuis qu'une mobilisation en 1994 a provoqué l'incendie du Parlement de Bretagne. Et même 30 ans après, ce souvenir est encore présent dans toutes les têtes, y compris celles des agriculteurs. "J'espère que les pêcheurs sauront se tenir et qu'ils respecteront notre mouvement", souffle ainsi Laurence Colleu, de la Coordination rurale, syndicat agricole à l'origine de cette mobilisation.
Et d'ajouter : "Même s'ils ont des points qui ressemblent à ce qu'on a par rapport à la souveraineté alimentaire, ça reste un combat agricole, un combat déjà complexe. Nos revendications sont très spécifiques selon les filières." Reste à savoir si cette alliance va déboucher sur une convergence des luttes espérée par une partie de la classe politique, Jordan Bardella en tête.