Les industriels devront-ils bientôt se passer de dioxyde de titane ? La secrétaire d'Etat au Développement durable Bruno Poirson annonce dans Le Parisien, vendredi, la volonté du gouvernement de "suspendre avant la fin de l'année l'utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France."
Où trouve-t-on du dioxyde de titane ?
Sur les étiquettes, le dioxyde de titane est nommé "E171". Et il est particulièrement répandu dans nos placards. La majorité des plats préparés en contiennent, alerte Le Parisien, qui renvoie à une étude de l'association Agir pour l'environnement, parue en 2016. Celle-ci présentait une liste de 150 aliments contenant cet additif, "des gâteaux Napolitain de Lu jusqu'aux épices pour guacamole de Carrefour, en passant par la blanquette de veau en conserve de William Saurin".
Les sucreries (chocolats, gâteaux, chewing-gums, bonbons) sont elles aussi concernées. Toutefois, plusieurs marques de bonbons françaises, comme Lutti (Arlequins), Carambar & Cie ou Verquin (Les Têtes Brûlés), ont déjà retiré cet additif de leurs recettes.
L'utilisation de cet additif ne se cantonne pas à l'industrie agroalimentaire. La composition de certains produits pharmaceutiques, comme le Doliprane, l'Advil ou le Spasfon, présentent elles aussi du E171. Crèmes solaires, textiles et peinture ont contiennent également, pour ses qualités sur la résistance ou la texture.
À quoi sert cet additif alimentaire ?
Incorporé aux recettes alimentaires, le dioxyde de titane… ne sert pas à grand-chose. Le E171 ne présente pas de qualités conservatoires ou nutritives, mais esthétiques. En effet, il permet de blanchir ou de modifier d'autres couleurs des aliments.
En quoi est-ce dangereux pour la santé ?
Dans l'alimentation, on trouve le dioxyde de titane sous forme de nanoparticules. Celles-ci, grâce à leur taille nanométrique, parviennent à franchir les barrières de l'intestin, du cerveau et des reins et de s'accumuler dans l'organisme. Selon une étude citée par Le Parisien, ces nanoparticules de dioxyde de titane sont non seulement dangereuses pour le système immunitaire, mais aussi possiblement cancérogènes. Elles pourraient aussi avoir des effets toxiques sur l'ADN et les cellules.
Brune Poirson annonce par ailleurs que la France a d'ores et déjà saisi la Commission européenne afin qu'elle s'engage dans les mêmes dispositions.