En ces temps d'accalmie entre deux mobilisations contre la réforme des retraites, la ville de Bordeaux constate les dégâts survenus lors des contestations. Il y a 15 jours, la fac et la mairie ont notamment été assaillies par les manifestants. Si le coût des dommages du premier établissement s'élève à près d'un million d'euros, il reste encore à déterminer pour la porte calcinée de l'hôtel de ville. "Franchement, c'est triste", scande cette Bordelaise, qui comme beaucoup, ne cache pas sa déception quant à la dégradation du patrimoine de sa ville.
"Ce n'est pas tellement le prix, c'est le fait qu'on efface une œuvre d'art", s'indigne ce passant, tandis qu'un autre considère la situation comme "une véritable catastrophe". Désormais semblable à un toast géant que l'on aurait oublié dans un grille-pain, cette immense porte noircie est la face sculptée la plus belle donnant sur la place Pey-Berland et la plus touchée sur environ deux centimètres de profondeur, mais heureusement, les gonds et scellements ont tenu face aux flammes.
Le monument peut-il être sauvé ?
La Conservatrice des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles, Florie Alard, dresse un état de la porte endommagée : "Le feu est monté très vite à de hautes températures. On regarde effectivement ce qui a été touché, c'est le bois de la menuiserie. C'est aussi la pierre qui l'encadrait tout autour." L'experte met en évidence plusieurs possibilités quant à l'avenir du monument.
"Est-ce qu'on peut par exemple, consolider en l'état cette porte ? Est-ce qu'on doit la refaire en totalité ? Ou alors peut-être laisser libre cours à un autre projet ?", se questionne-t-elle. L'assurance de la mairie prendra en charge les dommages, indique-t-elle. Mais il est trop tôt encore pour donner un montant, qui est encore en cours d'évaluation. Sans trop de suspense, le coût sera nécessairement élevé au regard des dégâts, reconnaît la Direction régionale des affaires culturelles.