Allumer une bougie, un bâton d’encens, ou vaporiser une pièce de spray parfumé sont des gestes anodins mais peuvent être dangereux pour la santé. Jeudi, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a publié une étude recommandant un usage modéré des bougies parfumées, mais surtout de l’encens, en raison de leur combustion dans une pièce fermée. Ils ne sont pas les seuls, car outre la bougie et l’encens, d’autres produits contribuent aussi à la pollution intérieure comme les sprays ou les désodorisants.
L'encens, ce bâtonnet à brûler avec précaution. Dans son étude, l'ADEME pointe particulièrement les dangers de l'encens. Brûler un bâtonnet produit des concentrations élevées en benzène, toluène, éthylbenzène, styrène, formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine. A contrario, les niveaux de polluants volatils émis par les bougies s'ils sont présents, restent "nettement plus faibles", indique l'ADEME, qui recommande toutefois d'aérer la pièce après utilisation.
Des composés cancérigènes dans certains aérosols. Les sprays parfumés émettent des composés organiques volatiles (COV), des substances dangereuses irritantes ou allergènes voire cancérigènes mais aussi perturbateurs endocriniens. Certains composés volatiles réagissent au contact de l’ozone présent dans l’air et forment ainsi de nouveaux composés comme le formaldéhyde, fortement cancérigène. En mars dernier, une étude de 60 millions de consommateurs pointait ainsi divers sprays assainissants, antiacariens, désodorisants et des produits purifiants comme source de pollution intérieure .
Autre problème relevé par le magazine : l’étiquetage de ces produits, n’informant pas assez le consommateur sur les composants. Car certains antiacariens contiendraient des pesticides, interdits à l’usage agricole, et dangereux à très faible dose. Pourtant dès 2013, un plan national d’action sur la qualité de l’air intérieur insistait sur la nécessité d’un meilleur étiquetage des produits désodorisants.
Les sprays d’huiles essentielles, vendus en parapharmacie. Les sprays d’huiles essentielles ne sont pas en reste. Selon une étude de l’association de consommateurs UFC Que choisir réalisée en 2014, le taux de terpènes susceptibles de s’oxyder pour créer des composés cancérigènes sont plus importants que dans d’autres sprays parfumés.
Pollution d’intérieur un enjeu de santé publique. Devenu un véritable enjeu de santé publique, la pollution intérieure a fait son apparition dans les textes législatifs. La loi Grenelle 2 de 2010 a progressivement mis en place la surveillance obligatoire de la qualité de l'air intérieur dans de nombreux lieux accueillant du public (hôpitaux, établissements scolaires, etc.).
Les problèmes de santé liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur entraînent en outre des pathologies respiratoires d’un coût estimé entre 10 et 14 milliards de dollars par an (dont un milliard pour le remboursement des médicaments anti-asthmatiques, selon Le Parisien).