Pour le gouvernement, il y a urgence à faire des économies, tout en essayant de respecter la promesse d’Emmanuel Macron qui était de ne pas augmenter les impôts. Par exemple, il n’est pas question de toucher à la TVA, à l’impôt sur le revenu ou encore à l’impôt sur les sociétés. Bercy réfléchit donc à augmenter les droits d’accises sur l’alcool, cet impôt indirect dont on s’acquitte, souvent sans le savoir, quand on achète du vin ou de la bière.
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200 à 300 millions en plus pour le trésor public
Plus concrètement, la bouteille de vin coûterait environ 30 centimes de plus. Le ressenti serait plus amer pour l’alcool fort avec des hausses de prix de un à deux euros pour une bouteille de whisky ou de vodka. "Les taxes sur l’alcool, c’est approximativement quatre milliards d’euros de recettes budgétaires par an. En augmentant les taxes, c’est environ 200 à 300 millions supplémentaires pour le trésor public. Donc, ce ne sont pas des montants gigantesques par rapport à l’ensemble de l’économie française ou du budget, mais ce n’est pas non plus négligeable", rapporte Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Astérès.
Les droits d’accises sur l’alcool font partie des taxes dites comportementales, au même titre que ceux qui pèsent sur le tabac et les carburants, des produits qui sont nocifs pour la santé ou l’environnement. "Il y a l’objectif d’influer sur les comportements. En même temps qu’on fait rentrer de l’argent dans les caisses de l’État. Il y a les deux objectifs : les deux sont valables. Je ne pense pas que l’on puisse dissocier l’un de l’autre", ajoute Sylvain Bersinger.
Et ces deux objectifs pourraient même se rejoindre, selon Santé publique France, l’alcool provoque toujours plus de 40.000 décès par an. Et en 2019, les soins et traitements liés à l’alcool ont coûté près de huit milliards d’euros à la collectivité.