Une Australienne musulmane portant un burkini a affirmé avoir été forcée de quitter une plage à Villeneuve-Loubet dans le sud-est de la France, mais la mairie s'est défendue en jugeant l'attitude de la touriste provocatrice.
Montrer sa solidarité avec les musulmanes. Zeynab Alshelh, étudiante en médecine de 23 ans, a affirmé à la chaîne de télévision australienne Channel 7 que son voyage récent en Europe visait à montrer sa solidarité avec les musulmanes françaises en portant à la plage ce maillot de bain intégral avec voile, inventé par une couturière australienne. Une vidéo diffusée par la télévision a montré d'autres baigneurs faisant des gestes inappropriés envers cette femme, assise sur la plage avec sa mère. "Nous avons été menacées par des gens qui nous ont dit que si on ne quittait pas la plage ils appelleraient la police", a-t-elle déclaré.
"Des gens sous le coup de l'émotion de l'attentat" de Nice. "Je suis sincèrement désolé pour cette jeune Australienne", a réagi le maire de la ville, Lionnel Luca, membre du parti de droite Les Républicains. Mais "elle aurait quand même pu peut-être se demander si les gens du coin n'étaient pas encore sous le coup de l'émotion de l'attentat qui a fait 86 victimes" en juillet à Nice, a-t-il ajouté.
"Elle ne peut pas venir en toute innocence sur nos plages comme ça avec un habit religieux qui est le signe de l'intégrisme qui nous a meurtri". "En rajouter, en pointant du doigt telle commune une fois rentrée au pays, je trouve ça aussi assez indécent", a-t-il précisé.
Le Conseil d'État a tranché. Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a suspendu en août un arrêté municipal prohibant le port du burkini sur les plages de Villeneuve-Loubet, y voyant "une violation illégale des libertés fondamentales". Plusieurs villes, dont Nice, avaient pris cet été des arrêtés similaires, arguant de la nécessité de protéger l'ordre public.