Les salons de l'automobile n'ont plus la cote en Occident... mais pas en Chine. Après trois ans d'absence, le salon automobile de Shanghai a ouvert ses portes cette semaine. Un rendez-vous important pour les constructeurs européens, qui convoitent toujours avec autant d'appétit le marché de l'empire du Milieu, premier marché automobile du monde, avec près de 20 millions d'unités écoulées l'année dernière.
Mais ils doivent faire face à la croissance exponentielle des marques chinoises, bien décidés à dominer les marques occidentales chez eux grâce aux véhicules électriques et pourquoi pas, à termes, sur leurs terres. Car la transition du moteur à combustion au moteur électrique donne un coup de boost aux constructeurs chinois pour retourner la situation. En témoigne les centaines de start-up qui sont nées dans le pays communiste ces dernières années et qui veulent se faire une place au soleil.
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Des start-up déterminées à s'imposer
Parmi elles : Nio. Cette start-up créée il y a neuf ans se veut être le Tesla chinois. Avec ses berlines et SUV haut de gamme électriques, le constructeur basé à Shanghai veut se démarquer de la concurrence en proposant une solution unique sur le marché : le "Battery swap" (l'échange de batterie). Le constructeur promet ainsi une recharge en seulement cinq minutes, en changeant simplement la batterie de son véhicule dans une station dédiée.
La start-up a d'ores et déjà posé un pied sur notre continent, en Norvège, et commencera la commercialisation de ses modèles dans l'Union européenne, notamment en Allemagne, cette année. Un réseau de stations permettant de changer de batterie sera également développé sur le continent.
Nio devra faire face à un de ses grands concurrents : Xpeng. Cette marque née en 2014, veut aussi s'imposer en Europe, notamment grâce à la berline P7 qui promet plus de 500 kilomètres d'autonomie, et son grand SUV, le G9. Des véhicules déjà disponibles en Europe du Nord (Norvège, Danemark, Suède et Pays-Bas), où les automobilistes sont déjà friands de véhicules électriques.
Le petit Poucet de l'automobile chinoise compte sur le continent européen pour relancer ses ventes, alors que la marque peine à s'imposer sur son marché domestique tant la concurrence est féroce.
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Les géants chinois veulent aussi leur part
Mais en plus d'affronter des marques déjà tombées aux mains des Chinois, comme Volvo ou MG, respectivement propriété de Geely et de SAIC (deux géants de l'automobile en Chine ndlr), ils affronteront sur leur route, le leader de la voiture électrique chinoise : BYD.
La marque qui domine le marché du véhicule à batterie en Chine (une voiture électrifiée sur trois vendue en mars sur le marché chinois était une BYD ndlr), veut étendre sa domination en Europe. Pour y arriver, le géant propose une gamme complète, avec deux SUV et une berline. Si les prix de ces premiers véhicules sont dans la moyenne de leurs segments, BYD tentera de se faire une place sur le Vieux continent avec sa berline compacte Dolphin, concurrente des Volkswagen ID.3 et Renault Megane E-tech. Elle devrait être vendue aux alentours des 30.000 euros, soit un prix inférieur de 10.000 euros à ses principales concurrentes, ce qui devrait séduire les consommateurs.