"Ça a démarré avec 5 grammes..." : un enseignant doublait son salaire en vendant de la cocaïne

Un professeur, chargé d'une classe pour l'inclusion scolaire (Clis), dans un collège marseillais, a reconnu avoir écoulé 400 grammes de cocaïne par mois, alimentant une douzaine de revendeurs.
"Ça a démarré avec 5 grammes, puis je suis passé à 10, 15, 20 grammes". Devant le tribunal correctionnel de Marseille, un professeur des écoles a expliqué mardi comment il s'était inséré en 2013 dans un vaste réseau d'approvisionnement en cocaïne de la région marseillaise.
Deux cailloux de cocaïne pure à 88%
Chargé d'une classe pour l'inclusion scolaire (Clis, devenue Ulis, unité localisée pour l'inclusion scolaire ) dans un collège marseillais, cet homme de 50 ans est jugé aux côtés de 15 autres co-prévenus soupçonnés d'avoir écoulé plusieurs kilos de cocaïne chaque semaine. À son domicile, dans un appartement du centre-ville, les enquêteurs avaient découvert une balance de précision et deux cailloux de cocaïne pure à 88% d'un poids total de 350 grammes. "Cette drogue n'est pas passée par cinquante mains", a observé le président du tribunal Patrick Ardid. "Elle est dans l'état de pureté avec laquelle les trafiquants colombiens la livrent."
"J'ai été tenté par l'argent facile"
À l'origine consommateur de cocaïne - "je prenais quatre à cinq traits en fin de semaine dans un cadre festif" -, le professeur reconnait avoir écoulé 400 grammes de cocaïne par mois, alimentant une douzaine de revendeurs. Il a évoqué ses gains autour de 2.000 euros par mois, ce qui lui permettait de doubler ainsi son salaire de l'Éducation nationale. "J'ai été tenté par l'argent facile", a-t-il reconnu.
Voyages au Japon, à New York, en Thaïlande, l'enseignant vivait largement avec l'argent liquide de son trafic. Il avait mis en place un astucieux système de commandes : ses clients lui adressaient un SMS anodin suivi d'un certain nombre de points de suspension, chaque point représentant 5 grammes. À l'issue de son interrogatoire, le fonctionnaire a dit redouter un retour en prison. Le jugement est attendu mardi 25 juin.