Plusieurs responsables politiques appellent les "gilets jaunes" à mettre entre parenthèses les blocages, après l'attentat de Strasbourg, survenu mardi soir. "Face à la menace que nous connaissons, il me paraît urgent de suspendre ce mouvement", a ainsi déclaré Christian Estrosi, le maire LR de Nice, au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. Alors même que la menace terroriste pèse toujours sur le pays, l'édile a tenu à rappeler que la manifestation de samedi avait mobilisé 90.000 policiers et gendarmes à travers la France. "Les forces de l'ordre, qui sont épuisées, doivent pouvoir se concentrer sur la sécurité des Français", a-t-il plaidé.
>> LIRE AUSSI - Attentat de Strasbourg : "face à la menace", Christian Estrosi appelle les "gilets jaunes" à "suspendre leur mouvement"
Un risque d'instrumentalisation. Sur le terrain, néanmoins, les "gilets jaunes" qu'Europe 1 a pu rencontrer refusent d'abandonner le mouvement. Sur plusieurs péages et ronds-points de la Côte-d'Azur notamment, si les manifestants sont de moins en moins nombreux, leur détermination reste intacte. "On compatit tout à fait avec ce qui vient de se passer. On sait qu'il y a toujours un risque d'attentats, mais ça n'empêche pas de continuer notre mouvement", estime ainsi une "gilet jaune".
D'autres dénoncent carrément une manipulation politique. "[Le gouvernement] l'utilise pour que l'on se calme et qu'on rentre chez nous. Mais si on lâche maintenant, c'est mort", s'agace une manifestante croisée sur le rond-point du Muy, à la sortie de l'autoroute A8. "On compatit, mais on sait aussi que l'Etat joue là-dessus. Ça n'est pas le moment de lâcher, sinon c'est fini !".
>> LIRE AUSSI - Attentat de Strasbourg : "Je n’y crois pas"… Quand des "gilets jaunes" crient à la théorie du complot sur Facebook
Compatissants mais fermes. Ces "gilets jaunes" varois ne craignent pas non plus un retournement de l'opinion public. "L'image que l'on donne est celle des 'gilets jaunes' debout et fiers. Ça n'est pas parce qu'il y a eu un événement tragique à Strasbourg, que l'on doit tout arrêter et stopper", s'offusque un protestataire. Mais parmi les personnes mobilisés, certains estiment toutefois qu'il faudrait renoncer à organiser une nouvelle manifestation parisienne samedi. "Je conseille aux gens qui sont en province de rester en province. Moi je suis là et, quoi qu'il arrive, je resterai là", lâche un autre "gilet jaune". Et l'une de ses acolytes de préciser : "par contre, on est de tout cœur avec ces personnes qui ont perdu un membre de leur famille."