Europe 1 a assisté à la dernière séance en présentiel pour les enfants d'un club de judo parisien. 1:32
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Zoé Pallier, édité par Jonathan Grelier
Couvre-feu à 18 h, suspensions jusqu'à nouvel ordre des activités sportives extra-scolaires en intérieur... De nombreux enfants voient leurs défouloirs disparaître en raison des restrictions imposées pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. "Ça va me manquer. Il va rester l'école et les copains", témoigne Hippolyte au micro d'Europe 1.
REPORTAGE

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi la suspension "jusqu’à nouvel ordre" des activités physiques et sportives scolaires et extra-scolaires en intérieur pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Avec le couvre-feu avancé à 18 heures, les restrictions à la pratique sportive des enfants s'accumulent. À la clé : un casse-tête pour les parents, mais également une grande déception chez les enfants comme a pu le constater Europe 1 lors du dernier entraînement en présentiel dans un club de judo parisien. "Je vais essayer de m'amuser à fond, de donner tout ce que j'ai, ça va me manquer. Il va rester l'école et les copains", témoigne Hippolyte au micro d'Europe 1.

"Ça nous permettait de nous dépenser..."

Pour le petit judoka, cela signifie une heure de défoulement et de rigolade en moins chaque vendredi. Sans compter ses cours de théâtre et de tennis de table, eux aussi terminés. Sur le tatami, le salut a un goût amer pour Cyril qui encadre la vingtaine de jeunes judokas. "Oui, à 18 h il y a le couvre-feu, Joakim. Et en plus, on n'a plus le droit de faire du sport dans les gymnases", essaie-t-il de convaincre après les dernières roulades et coups de pieds en l'air avant plusieurs semaines.

Margaux, 9 ans, a les joues rosies par l'effort. Pour elle, pas question de ranger sa ceinture jaune au placard. Elle va continuer les entraînements dans sa chambre. "Ça nous permettait de nous dépenser. Quand on était triste, le judo nous permettait de relativiser les choses. On vit une période difficile en ce moment et du coup, ça m'aide à me canaliser", explique-t-elle, lucide.

Olivier, un père de famille, attend sa fille Morgane devant les vestiaires. Il s'inquiète pour son équilibre : "Elle a écouté les annonces du Premier ministre. Elle est partie dans sa chambre. On lui a dit qu'elle avait le droit d'être en colère, mais ça a été très compliqué pour la réconforter. Ça n'a aucun sens." En attendant la réouverture, les 200 élèves de l'école de judo vont devoir pousser les meubles chez eux s'ils veulent continuer à faire du judo... par visioconférence.