De nombreuses marques de prêt-à-porter ont fermé boutique ces derniers mois, et les vitrines désormais vides pèsent sur l’attractivité des centres-villes, surtout dans les petites et moyennes communes. Habitants et commerçants sont tristes et inquiets. Camaïeu, Pimkie, Kookaï ou plus récemment San Marina : les liquidations judiciaires de grandes marques s’enchaînent ces derniers mois. À chaque fois, ce sont des centaines de magasins qui ferment partout en France. Et dans les petites et moyennes communes, cela laisse un vide particulièrement visible, leurs centres-villes accusent le coup. Europe 1 l’a constaté à Haguenau, une ville de 35.000 habitants à 30 kilomètres de Strasbourg.
"Des enseignes que l’on connaît depuis longtemps et qui ferment les unes après les autres"
En remontant la rue commerçante d’Haguenau (Bas-Rhin), on ne peut que remarquer les vitrines vides, les rideaux de fer baissés. Plusieurs boutiques ont fermé en quelques mois dans cette ville de 35.000 habitants. Un spectacle qui attriste nombre d’entre eux. "Ce sont des enseignes qu’on connaît depuis longtemps et qui malheureusement ferment les unes après les autres, c’est un peu dommage", regrette cette mère de famille, qui espère que "d’autres magasins viendront bientôt les remplacer".
Cette autre passante raconte qu’en "huit mois, quatre enseignes ont fermé". Et pourtant, "c’est ce que l’on recherche en venant ici à Haguenau : des petites boutiques", soupire-t-elle.
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"On a besoin de concurrence pour créer un flux de personnes"
À Haguenau, 6% des magasins sont actuellement vacants. C'est évidemment une situation qui inquiète aussi les autres commerçants, comme Anne-Laure, qui tient une boutique de chaussures juste en face, dans l’ancien Camaïeu. "Le fait d’avoir un magasin vide en face de soi fait que les gens s’arrêtent un peu plus haut dans la rue et ne descendent plus forcément jusque chez nous", observe-t-elle. "La situation attriste tout le monde, on est solidaires entre commerçants", assure cette vendeuse chez Jennifer, qui craint aussi désormais pour son emploi.
Un commerce qui ferme, "ce n’est jamais une bonne nouvelle pour les autres magasins", résume Serge, qui tient une supérette et qui envisage peut-être de racheter l’ancien local de San Marina. "On a besoin d’autres commerces, de concurrence de façon à créer un flux de personnes dans le centre-ville. On fait donc en sorte de ne pas laisser les boutiques comme celle-ci vides trop longtemps", explique-t-il. La mairie assure avoir déjà été approchée par de potentiels repreneurs pour les locaux, actuellement vides. Elle indique également que quatre nouveaux commerces doivent ouvrir dans les prochains mois.