"On sait qu'on est à la limite de ce qu'on peut faire" avec les traitements actuels contre les cancers pédiatriques, estime Dominique Valteau-Couanet (photo d'illustration). 1:10
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Invité de "Sans Rendez-vous", lundi sur Europe 1, Dominique Valteau-Couanet, cheffe du Département de Cancérologie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'hôpital Gustave Roussy, a souligné l'importance de la recherche pour mieux guérir les cancers pédiatriques. 
INTERVIEW

"Dans les années 50, à l'époque où le premier centre d'oncologie pédiatrique est né, on avait un taux de survie à 20%", souligne Dominique Valteau-Couanet. Invité de Sans Rendez-vous, lundi sur Europe 1, la cheffe du Département de Cancérologie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'hôpital Gustave Roussy pointe les progrès réalisés en matière de lutte contre les cancers pédiatriques : "Les derniers chiffres montrent qu'il y a désormais 83% des enfants qui vont guérir de leur maladie." 

"Il y a encore des maladies qu'on ne sait pas guérir"

"Mais il faut encore travailler pour guérir les autres", poursuit la spécialiste, alors qu'une campagne de communication a été lancée début septembre pour sensibiliser à ces maladies. "Il y a des enfants pour lesquels on a des solutions temporaires, mais il y a encore des maladies, comme le gliome infiltrant du tronc cérébral, qu'on ne sait pas guérir. Il n'y a pas un enfant qui en a guéri dans le monde entier."

Et Dominique Valteau-Couanet de pointer la nécessité d'investir dans la recherche : "Tout coûte très cher. Pour donner quelques exemples, le travail d'une heure d'une attachée de recherche clinique pour collecter des données, c'est 30 euros. Pour extraire l'ADN d'une tumeur et l'analyser, c'est 100 euros. Pour faire le séquençage, c'est-à-dire comprendre tous les gènes dont la tumeur est porteuse, c'est 1.000 euros...." Des tests d'autant plus cruciaux que les tumeurs et les systèmes immunitaires des enfants ne sont pas les mêmes que ceux des adultes : "Les médicaments qui ont été une révolution pour les cancers de l'adulte ne sont pas ou trop peu efficace pour les enfants."

"Que le traitement ait le moins d'impact possible sur la qualité de vie"

Concernant la chimiothérapie, par exemple, "on sait qu'on est à la limite de ce qu'on peut faire et on ne progressera pas avec les mêmes médicaments", estime la cheffe du Département de Cancérologie de l'Enfant et de l'Adolescent. "Se pose aussi la question des conséquences du traitement et du devenir de ces enfants.  (...) La qualité de vie des enfants guéris, devenus adultes, c'est extraordinairement important. Faire en sorte que le traitement ait le moins d'impact possible sur la qualité de vie de ces futurs adultes est absolument essentiel."

Les enfants guéris peuvent ainsi présenter un risque cardiovasculaire plus élevé en grandissant, ou "une toxicité cardiaque qui mérite de mettre en place de la prévention". Leur fertilité peut aussi être atteinte. "Guérir c'est bien, pouvoir avoir des enfants quand on est guéri c'est merveilleux", pose Dominique Valteau-Couanet. "Connaître les médicaments qui induisent ces infertilités,  mettre en place des programmes pour éviter cette infertilité, c'est aussi quelque chose d’extrêmement important. (...) Il faut développer de nouvelles technologies."