Le thermomètre flirtait encore avec les 40 degrés ce jeudi après-midi à Lyon. Une chaleur étouffante dans laquelle les habitants sont plongés depuis une dizaine de jours dans la capitale des Gaules. Après avoir épuisé toutes les astuces pour se rafraîchir, certains ont décidé de piquer une tête dans le Rhône, malgré l'interdiction.
Avec ses eaux turquoise et sa vue sur la colline de la Croix-Rousse, la petite plage sauvage, nichée sur les quais du 6e arrondissement de la ville, est un paradis pour cette bande d'ados inarrêtables. "Ça nous rafraîchit, l'eau est à la bonne température", dit l'un d'entre eux. "À la piscine, il y a des limites alors que là, il n'y a presque personne qui surveille. Tu peux sauter et faire tout ce que tu veux", appuie un autre.
"Les gens sont livrés à eux-mêmes"
"C'est mieux quand c'est naturel. Il faut faire attention parce qu'il y a du courant donc on se surveille tous entre nous", dit cette jeune femme. La baignade est interdite, mais tout de même tolérée. Au loin, un bateau des autorités passe sans s'arrêter.
Lamine est allongé dans un maillot de bain vert avec un ami. Ce maître-nageur en vacances a du mal à décrocher. "Avant-hier, j'ai assisté en direct à une disparition et une noyade. Les plongeurs de la brigade fluviale du Rhône ont été très efficaces. J'ai lancé l'alerte. Les gens sont livrés à eux-mêmes et il faut qu'il y ait une présence physique. Des services de l'ordre et éventuellement des pompiers pour bien essayer de sensibiliser les gens", dit-il. "C'est l'anarchie ici", ajoute son ami. Certains plaident pour la création de vraies zones de baignade surveillée.
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Les deux hommes dénoncent aussi la consommation d'alcool et de stupéfiants, parfois au beau milieu des familles, tout en gardant un œil sévère, mais protecteur, sur les jeunes inconnus qui jouent dans l'eau. La vigilance rouge canicule sera levée ce vendredi dans le Rhône ainsi que dans les 16 autres départements concernés.