L’image du Nord, ce sont ces maisons en briques rouges, souvent au style 1930 sur deux étages. Des constructions ouvrières aux murs assez fins. Mais, quand il fait chaud, elles se transforment en fournaises. Alors que la France connaît une troisième de vague de canicule, et que la vague de chaleur s'étend du sud vers le Nord-Pas-de-Calais, l'urbanisme de la région est remis en question.
Isoler de plus en plus de l'extérieur
Cet habitat, il va falloir "radicalement le modifier", estime Marc Dumont, enseignant en urbanisme à l’Université de Lille. "On sait qu’on va devoir isoler de plus en plus de l’extérieur. Imaginez les changements culturels très importants que cela va induire", prévient-il au micro d'Europe 1. "Dans le Nord, nous avons des maisons en briques rouges avec de beaux parements, des constructions remarquables, mais progressivement, l’isolation recommandée va être une isolation de l’extérieur", ajoute l'enseignant en urbanisme.
Marc Dumont met en avant "des enduits isolants, blanc par exemple, sur les façades des maisons". Pour lui, "cela pourrait avoir des conséquences sur la morphologie de nos villes. Il y a tout un enjeu culturel auquel il faut se préparer", insiste le chercheur.
Comment réduire la chaleur grâce aux toits
L'autre aspect qui est moins connu dans la métropole lilloise dans cette volonté de réduire cette sensation de chaleur concerne les toits : "Ils sont parfois sombres et souvent bitumés. Progressivement, on voit de plus en plus des enduits clairs qui vont permettre de réduire de 10 degrés la température ressentie dans le logement", détaille l'enseignant en urbanisme à l’Université de Lille.
Il y a aussi le sol argileux. Avec la sécheresse, le phénomène de retrait-gonflement s’accentue et engendre d’énormes fissures dans les habitations du Nord. La solution existe d'après ce spécialiste : il faut réinjecter de l’eau de pluie pour réhumidifier les couches souterraines.